Semaine 48 : Benjamin Biolay – La Superbe [Naive]

Découverte et grande surprise avec La superbe de Benjamin Biolay.



Est-il nécessaire de présenter Benjamin Biolay ? Un exercice dont on se passera cette fois-ci puisque ce chanteur apparut avec toute la clique de cette nouvelle chanson Française a obtenu une reconnaissance lui permettant de travailler avec de nombreux artistes plus ou moins glorieux (Keren Ann, Henri Salvador, Isabelle Boulay…). Mais pour le bien de cette chronique, je crois qu’il est nécessaire d’expliquer comment je le voyais jusqu’ici avant l’écoute de son nouvel album La Superbe. Un connard est sûrement le premier mot qui me vient à l’esprit. Un mec qui ne veut pas être attaché à la mouvance « nouvelle chanson Française » aux côtés de Delerm et de Bénabar mais qui fait pourtant la même chose ne pouvant alors s’empêcher de dénigrer le travail de ces derniers en se croyant supérieur à eux. Un mec détestable dont le manque de notoriété le rendait complètement aigri, un mec qui se la donnait genre poète maudit…

Pourtant à la sortie de La Superbe, les critiques sont unanimes, son dernier album est grand, somptueux, génial… Si seul la presse s’était exclamé à ce point on aurait laissé coulé, oui mais voilà, même les blogs de bon goûts y aller avec des superlatifs tous plus jouissif pour Biolay que les autres. C’est donc dans un élan sadomasochiste que j’achète cet album les yeux fermés sans même avoir écouté un seul extrait dudit album.

Dès le début, le disque peut en rebuter plus d’un, La superbe est un double album ! Waouh ! Le mec est donc persuadé d’avoir assez de talent pour nous livrer 23 pépites, on peut alors rajouter à Biolay un égo surdimensionné ! On rajoute à ça une GRANDE photo de l’artiste en plein milieux du coffret ainsi que sur chaque disque histoire de bien faire les choses, Biolay s’aime et veut le faire savoir !

Et il arrive le moment où avec un peu d’appréhension on insère le cd dans le lecteur, pour voir ce que le bonhomme a dans le ventre et c’est La superbe, morceau d’ouverture avec une armée de violons portant très bien son nom qui commence à faire douter votre cobaye, il faut l’avouer, la superbe impressionne, ambitieux mais en tout point réussi on salue le chanteur sur ce premier effort et nous donne alors l’envie de voir ce qu’il nous attend. Pas de déception à l’horizon, les quatre titres suivant convoque tour à tour les regrettés mais immenses Gainsbourg et Bashung plutôt que Bénabar et son copain Delerm, pas d’histoire de pizza ou de voix tête à claque, mais une belle écriture, alors oui Biolay ne chante pas souvent mais plutôt parle à la limite du rappé de temps en temps ce qui peut paraitre un poil ridicule. Il y a aussi ce saxophone sur Miss Catastrophe, un poil désuet montrant les premières limites du chanteur pouvant faire regretter l’achat de ce disque.

Pourtant, à partir de Si tu suis mon regard tout nos doutes éclatent, formidable chanson pop, Biolay nous procure nos premiers frissons et Night Shop (un chef d’œuvre) vient nous donner le coup de grâce. On est qu’au début mais on se met déjà à penser de l’ampleur de la chose, oui c’est bel et bien un grand disque. Et c’est Brandt Rhapsodie dernier titre du premier disque qui vient nous confirmer tout le bien qu’on pense de cet album. Biolay en duo avec Jeanne Cherhal nous touchent en plein cœur avec cette histoire amoureuse qui raconte du début à la fin sous forme de post-it laissé par les protagonistes toutes les étapes dans la vie d’un couple. Magnifique. Brandt Rhapsodie est d’ailleurs la parfaite chanson pour synthétisé le thème central de cet l’album, l’amour et ses ruptures sans jamais tombé dans le pathos, les textes sont d’une justesse comme on en voit trop rarement.

Ce n’est pas tout ça, mais nous en sommes qu’à la moitié et il nous reste à écouter le second disque qui commence sur les chapeaux de roue avec L'espoir fait vivre encore une fois l’une des meilleures chansons et les deux autres titre sont du même acabit, arrivé à ce stade, on est prêt à tout pardonner à Benjamin Biolay, ce que l’on fait avec Assez parlé de moi, volontairement cheap, voir ridicule, pourtant les paroles sont plutôt bonne mais l’électro frénétique et sa guitare disco/funky contraste trop avec le reste de l’album. C’est à partir de ce moment là qu’on retrouve le plus de déchets malgré certaines fulgurances (Mélancolique).

Forcément, il fallait s’y attendre, La superbe possède des chansons superflues dont on se serait bien passé mais qu’importe car il y a dans cet album de grands moments comme on avait rarement entendu en France depuis…longtemps, trop longtemps pour que je m’en souvienne. La superbe est l’un des grands disques Français si ce n’est le grand disque Français de l’année faisant au passage voler en éclat tout les préjugés stupides qu’on pouvait avoir à son égard car oui, Biolay fait partie des compositeurs actuels qui se situe au dessus de toute cette masse médiocre.



En bonus, le clip de La superbe :




Sortie le : 19 octobre 2009
5 titres en écoute à droite.
Myspace
Quelques chroniques : Good Karma, Ricard SA Live!, La musique à papa, Save My Brain, Pop News et enfin Playlist Society qui s'amuse à choisir les dix meilleurs titres ce qui au vu de la sélection donne un chef d'œuvre...

8 commentaires:

Mmarsupilami a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Mmarsupilami a dit…

Sur le coup, je sais que c'est à contre-courant, mais je n'aime pas.
Je trouve qu'il n'a que peu de personnalité et que ça ressemble à un collage de trucs qui ressemblent à d'autres. Pire : quand j'écoute Padam, je me demande quelle différence avec Marc Lavoine?
Ben voilà, on n'est pas d'accord...
Et comme dirait l'autre : et alors?
:-D

Panda Panda a dit…

Bah je vais peut être me mettre à Marc Lavoine alors...

Mmarsupilami a dit…

Excellent!
;-p :-D

J'attends ta chronique...

Marco a dit…

Mouais, tu dis qu'il faisais la même chose que Delerm ou Bénabar. C'est que tu l'avais jamais vraiment écouté pour dire ça et que, à part, la Superbe, tu ne le connais encore pas. Certes, il fait partie de cette scène française apparue à partir de 2000, mais il était très différent d'eux (musiques et paroles, rien à voir). Et puis, mon intuition dit qu'il n'est pas arrogant, juste un peu timide et maladroit. Voilà, sinon merci pour ta pertinente critique de la Superbe. Bravo car c'est fouillé. Marco. PS : J'aime beaucoup Bénabar et surtout Delerm.

Marco a dit…

Le coup de Marc Lavoine, c'est trop fort !! Peut-être sa voix suave et nonchalante ... mais c'est tout !

Panda Panda a dit…

Ha oui effectivement avant la superbe je ne connaissais rien de lui, mais c'est les a priori que j'avais avant l'écoute de cet album et puis une fois la superbe écouté mon avis a changé du tout au tout!
Delerm impossible d'aller plus loin, sa voix m'insupporte quand à Bénabar je connais quelques singles et pour l'instant ça me suffit... Menfin peut être, un jour, on ne sait jamais, je me pencherai sur eux aussi...

Sarah a dit…

C'est le genre de musique que je pourrais me forcer d'écouter, espérant un jour aimer... mais au grand jamais je ne pourrai! Je trouve la musique très bien sur certaines chansons et c'est pareil pour les paroles. Mais la voix à elle seule me freine. Ça m'agresse les oreilles à un si haut point. Voix qui n'est pas sans me rappeler ce cher Stefie Shock, ici, de l'autre côté de l'Atlantique.