Top albums 2010 : 10ème - 1er.

Ca y est, c’est la fin, et on termine en beauté avec les 10 meilleurs albums selon Ears Of Panda avec, au programme : du rock, de la pop, du folk, de l’électro et du rap. Que du bon en somme ! On n'oubliera pas cette bonne étoile qui aura eu la patience de relire ces nombreuses pages Word afin d'éviter à vos yeux de trop piquer. Enfin, je vous donne rendez vous lundi pour de nouveaux disques, de nouvelles chansons et de nouveaux clips qu’on souhaite remplis de bonnes surprises!



10 : The Radio Dept. - Clinging To A Scheme

On le sait depuis un bon bout de temps maintenant, la pop a su trouver en Suède une terre d’asile. Plus que jamais en 2011, ce constat vient se confirmer avec les trop rares Radio Dept qui signent leur troisième album en l’espace de 7 ans. Dès les premières notes, le niveau est haut… Très haut. Domestic Scene, plus qu’une simple introduction, est cette petite mais parfaite pépite pop qui ne fait que passer avant de laisser la place aux autres bijoux. On change d’humeur d’une chanson à une autre suivant les compositions de Radio Dept, Heaven’s On Fire fait de nous quelqu’un de neuneu tandis que Never Follow Suit nous rend nostalgique d’une pop d’antan douce et candide. The Radio Dept. n’a certainement pas inventé la poudre, mais ce qu’ils font, ils le font très bien. Clinging To A Scheme est un apaisant voyage, chaleureux, dépassant aisément les frontières de leur pays natal.

Label : Labrador
Myspace
Chronique : Not For Tourist




09 : Joanna Newsom - Have One On Me



Pour l’attendre, on l’a attendue ! 4 ans après son chef d’œuvre Ys, Joanna Newsom revient et pas pour rien. Ce n’est pas un, ni deux, mais bien trois albums que la belle nous offre en pâture. Durant 2h, la californienne développe encore un peu plus son ambition. Après le sobre The Milk-Eyed Mender et le bien plus audacieux Ys qui comptait la collaboration de Steve Albini et de Van Dyke Parks, Joanna Newsom étoffe l’orchestration et multiplie les morceaux où le piano est souvent l’instrument principal. Pendant tout ce temps, l’artiste alterne entre harpe et piano, accompagné d’un groupe minutieux qui sait se faire aussi bien discret qu’inventif. On pourra lui reprocher d’avoir réalisé un album trop long, difficile à digérer sur la longueur, regretter les histoires contées sur des compositions complexes que l’on retrouvait sur Ys. Mais franchement, depuis combien de temps n’avions nous pas entendu un tel ouvrage ? 18 titres, pas de déchets, certains se tirent un peu plus la couverture pour eux mais dans son ensemble, Have One On Me est un travail gigantesque renforçant un peu plus le statut de Joanna Newsom comme reine du renouveau du folk Américain.

Label : Drag City
Myspace
Chronique : Dans le mur... Du son!




08 : Shugo Tokumaru - Port Entropy



Il y a des disques qui auraient pu louper le rendez-vous de peu, c’est le cas de Port Entropy, découvert il y a un mois de cela. Alors que je faisais quelques emplettes chez un disquaire, il y avait cette musique qui passait. Une pop enfantine, joyeuse, très aérée, avec des idées qui fusaient à toute vitesse, il ne m’en fallait pas plus pour tomber amoureux de sa pop libératrice. En découvrant le nom, je me rappelais d’un Exit qui avait eu bonne presse mais dont les souvenirs restaient confus. Port Entropy ne connaîtra pas le même sort. Usé à l’extrême, il est peut-être l’album que j’ai le plus écouté cette année alors que je ne le connais depuis que début décembre… On a beau rien comprendre à ce qu’il chante (c’est du Japonais !), on s’imagine nos propres histoires, on rêve de grands espaces et les paysages défilent comme un long travelling. La grande force de Port Entropy est outre sa capacité à créer un imaginaire propre à chacun, c’est qu’il paraît aussi optimiste que déchirant. Ce disque aurait pu louper le rendez-vous de peu, on promet de ne plus jamais rater une sortie de ce songwriter d’exception.

Label : P-Vine
Myspace
Chronique : Mile Me Deaf




07 : Future Islands - In Evening Air



Prendre Future Islands pour un simple revival de cold-wave serait une grande erreur. Ce groupe que je croyais anglais à la base mais qui est finalement originaire de Greenville, une modeste ville de Caroline du Nord déploie une musique gorgée de sentiments. Très souvent teinté de mélancolie, Future Islands ne baisse jamais le rythme soutenu de cette musique si combative. Basé principalement sur un duo basse/synthé, le son ne se fait pourtant jamais dépouillé. Tandis que la basse développe un son agressif et lourd, les synthés se font légers, discrets, nous permettant ainsi de respirer. Cette confrontation entre les deux instruments phares du groupe fait alors des miracles. Très vite, les 3 membres nous mettent dans leur poche. Une fois passée la superbe mise en bouche Walking Through That Door, qui a le mérite de préparer l’auditeur aux évènements à venir, la suite rivalise de trouvailles en terme de mélodies pour savoir qui gagnera la palme de la meilleure chanson. A ce petit jeu, il faut avouer qu’il est bien difficile d’en dégager une plus que les autres ce qui fait la principale qualité de ce disque certes assez court (35 minutes). Il ne faudrait pas oublier bien sûr de parler de la voix du chanteur J. Gerrit Welmers, rauque, usée, l’interprétation faite sur chaque titre est une remarquable démonstration d’implication en terme d’émotions. Future Islands n’est pas un simple groupe faisant partie d’une quelconque mouvance destinée à faire renaître la cold-wave, Future Islands est tout simplement un grand groupe.

Label : Thrill Jockey
Myspace
Chronique : Ordet Blog




06 : Kanye West - My Beautiful Dark Twisted Fantasy



Avant même la sortie de l’album on se doutait bien que Kanye West allait proposer quelque chose d’énorme. Depuis le mois d’août, le rappeur de 33 ans proposait les G.O.O.D Fridays : cela consistait à filer gratos un titre chaque semaine. Au vu de la qualité de certains il n’était pas permis de douter de la qualité de son 5ème album studio. Les deux derniers disques m’avaient laissé sur ma faim, en comparaison de ses premiers albums : The College Dropout et The Late Registration qui avaient frappé un grand coup à l’époque. My Beautiful Dark Twisted Fantasy est de cet acabit. Kanye West délivre son disque le plus pop, le plus facile d’accès mais aussi le plus ambitieux. Dès le départ, Dark Fantasy pose l’ambiance grandiloquente sur cette introduction faisant la part belle aux chœurs. Viennent alors cette mélodie et ce beat aguicheur, clinquant, sonnant déjà comme un classique. La suite n’est qu’une montée vers les sommets atteints avec ce Power grandiose. Basé sur un sample de King Crimson, Kanye West sublime le titre par ces chœurs féminins. Il y a eu l’album jazzy, l’auto-tuné, il crée cette année son album aux chœurs célestes que ce soit Bon Iver qui s’y applique ou des femmes par milliers qui sont, par ailleurs, à l’honneur sur ce disque. S’il rate parfois le coche en voulant combiner easy listening et ambition artistique (All Of The Lights et Lost In The World) le reste n’est que réjouissance, en partie grâce à l’utilisation de samples diversifiés : de Black Sabbath à Aphex Twin en passant par Manu Dibango. Tous les genres y passent ! Tant pis si son égo en prend encore un coup mais avouons le, Kanye West est aussi agaçant que génial.

Label : Roc-A-Fella
Myspace
Chronique : Abcdr du son




05 : Robyn - Body Talk



5 ans après son album éponyme, la suédoise âgée de 31 ans livre Body Talk, une compilation des parties 1 et 2, sortie sous le même nom et la même année, une sorte de best-of en somme. Et c’est ce à quoi ce disque ressemble, tant les tubes s’enchaînent. Principalement dans une veine électro pop (même si l’on trouve un étonnant électro-reggae produit par Diplo), Robyn s’applique sur chaque titre à instaurer une ambiance frénétique. Les beats se font rapides et bien appuyés, la rythmique y est implacable, chaque titre n’en devient que plus dansant. Rares sont les disques de cet acabit qui, si on devait le ranger dans une case serait dans celle de Lady Gaga et consorts. Mais contrairement à cette dernière, l’efficacité est toujours là, la mièvrerie, elle, n’apparait jamais. Loin d’être froid malgré l’absence d’instruments conventionnels, la voix de Robyn se fait plus chaleureuse, le contraste faisant alors des merveilles comme sur le titre phare Dancing On My Own où les beats sont très rigides. Body Talk est une machine à danser, une machine mais avec un cœur, Robyn a fait fondre le nôtre…

Label : Konichiwa
Myspace
Chronique : Dirrty Music




04 : Deerhunter - Halcyon Digest



Comme il y a deux ans, Deerhunter loupe le podium de peu mais cette place est au final logique. Pas meilleur que Microcastle, peut-être moins bon, Halcyon Digest est un autre versant du groupe, plus pop, plus concis et moins expérimental. Si Earthquake, titre qui ouvre l’album, aurait pu nous faire penser le contraire, la suite révèle une écriture plus simple mais tout aussi réjouissante. Les titres ne dépassant pas les 3 minutes se font nombreux, ce sont bien de vraies chansons mais le groupe originaire d’Atlanta va droit au but et ne perd pas de temps en transitions. Une méthode qui aurait pu lasser si c’était sans compter la capacité de Deerhunter à écrire des mélodies accrocheuses. Plus inégal que son ainé (quelques titres sont un niveau en dessous), l’album, où les classiques se comptent à la pelle, contient quelques unes de leurs meilleures chansons. Revival nous enivre avec sa ritournelle destinée à rester gravée dans la caboche, l’intimiste Sailing est beau comme du Radiohead à son meilleur niveau. Desire Lines nous envoûte avec ses guitares qui se croisent et se décroisent... Du classique vous en vouliez en voilà et encore, ce ne sont ici que quelques exemples. Deerhunter ne fait plus dans le noise rock, l’ambient ou l’expérimental mais dans un pop/rock rêche et sans esbroufe qui leur va tout aussi bien. Plus que jamais, ils nous rappellent les Velvet Underground, tant leur discographie ne cesse de s’en rapprocher par sa qualité, rien que ça…

Label : 4AD
Myspace
Chronique : Slash-Taste




03 : Beach House - Teen Dream



Rien n’aurait pu me préparer à ce disque. Faisant fi d’à peu près tous les titres qui traînaient ici ou là sur Internet, je ne connaissais que Norway, un hit en puissance, étonnant pour ce groupe habitué aux mélodies dissonantes. Un duo qu’on aurait pu penser limité par sa formation se dévoilait alors sous un jour nouveau. Pourtant, ce titre n’était rien comparé au reste. Parce que dans Teen Dream, il y a un souffle épique qui s’en dégage par la construction des morceaux en évolution incessante. Il y a 10 perles, toutes plus sublimes les unes que les autres, marquées par une mélancolie forte qui ne peut laisser l’auditoire indifférent. Enfin, dans Teen Dream, il y a une voix, celle de Victoria Legrand, rauque, aussi délicate que puissante, tout simplement unique, comme l’est ce disque.

Label : Sub Pop
Myspace
Chronique :Between The Lines Of Age




02 : Four Tet - There Is Love In You



On aurait pu crier à l’hérésie à l’écoute de cet album où Kieran Hebden livre un album house teinté de pop. On aurait pu, mais cela aurait été une belle erreur… Sa musique n’a jamais été aussi douce, aussi belle et aussi rêveuse… Son dernier album est comme ce cocon protecteur dont on aimerait ne plus jamais sortir, un disque habité qui tantôt nous réchauffe le cœur, par les doux sons de quelques cloches délicates, tantôt le fait battre au rythme de pulsations effrénées. Un grand disque où rien n’a été laissé au hasard, nous emmenant dans un voyage paisible et songeur. C’est sûr, il y a de l’amour dans ce disque.

Label : Domino
Myspace
Chronique : Au Bout du chemin




01 : Sufjan Stevens - The Age Of Adz



5 ans après Illinois, un album qui aura marqué définitivement sa décennie, Sufjan Stevens en est revenu non sans doute avec son projet le plus personnel et le plus risqué. Retrouvant ses premières amours pour la musique électronique sans pour autant abandonner son goût pour la pop baroque, le compositeur âgé de 35 ans accouche d’un disque étonnant. En un peu plus d’une heure, il détruit tous ses acquis pour mieux les reconstruire dans un album d’un genre nouveau à l’ambition démesurée. Sous ses allures de musique classique, le compositeur y insuffle un air de pop et une multitude de sonorités électroniques. Le son haché, rugueux et épileptique laisse alors peu à peu place à une certaine magie. Les sons violents deviennent ainsi beaux et l’on retrouve, dans l’essence même de ce disque, celui qu’on avait laissé il y a 5 ans : un doux rêveur en perpétuel mouvement.

Label : Asthmatic Kitty
Myspace
Chroniques : Esprits critiques






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7 commentaires:

Mmarsupilami a dit…

J'essaie de ce pas ce Shugo Togumaru!!!

Benjamin F a dit…

Pareil que Mmarsup :)

Erwan a dit…

Contrairement à tout le monde apparemment, ça fait longtemps que je connais Shugo Tokumaru et j'ai été moyennement emballé par ce disque, son moins bon sans doute. Préférez le premier, LST!

Sinon Sufjan premier ce n'est pas une surprise ;-)

Mmarsupilami a dit…

Erwan, ça t'arrive de voyager en dehors des 50 Etats? Tu écoutes des Japonais? Je ne savais pas!
:-D

Mmarsupilami a dit…

C'est pour rire, hein, Erwan et puis c'est un peu aussi parce que Benjamin et moi, tu nous appelle "Tout le monde"...
:-D

Erwan a dit…

@Mmarsupilami: J'écoute des japonais quand ils voyagent aux USA ;-)
http://50statesproject.posterous.com/shugo-tokumaru-alaska

Panda Panda a dit…

J'ai été pas mal emballé par ce disque, les mélodies ont fait mouche à chaque fois, le reste de sa discographie à l'air plus complexe, beaucoup moins épurée non? De toute façon, je vais essayer ce LST!