Top chansons 2010 : 10ème - 1er.

Le top des chansons 2010 en chiffres ça donne :

1 artiste qui n’a sorti que trois EP et dont on attend le premier album en mars 2011 (même si le fameux album a déjà leaké et que je l’ai déjà écouté mais on va faire « comme si » pour le bien du top).
2 nouveaux nés qui n’ont sorti que quelques singles en 2010 et rien d’autre. On attend leur premier album en 2011 avec fébrilité.
3 fois que le groupe serait paru dans les 10 premières places du top chanson si j’avais commencé mon blog en 2004.
4 albums de sortis déjà et pourtant l’inspiration ne s’est jamais tarie, à croire qu’ils ont trouvée la recette miracle.
5 groupes (ou artistes) confirment tout le bien que je pensais d’eux en apparaissant dans ce top.
6 minutes et 34 secondes est la durée moyenne des dix titres. La faute à un artiste zélé qui pourrit la moyenne avec sa chanson d’une durée de 25 minutes.
7 ans que ce rappeur démontre avec une grande classe qu’il fait partie des meilleurs. Et n’hésite pas à nous le rappeler.
8 est une belle place pour ce chanteur à la voix en or.
9 albums et compilations et pourtant cet artiste qui ne semble pas vouloir vieillir arrive encore à se bonifier avec le temps.
10 chansons qui m’auront marqué pour différentes raisons et qui resteront longtemps gravées dans la mémoire du panda.



10 : The Pains Of Being Pure At Heart - Heart In Your Heartbreak


Je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec le prochain album des Pains Of Being Pure At Heart, maintenant je sais ! Une tuerie tout simplement. Il y a tout dans Heart In Your Heartbreak : des guitares sonnantes et trébuchantes, des refrains mémorables et un solo qui envoie comme on en n’avait pas entendu depuis belle lurette! Enfin, il y a ce final où tous les instruments se mélangent pour former une incroyable conclusion, à ce titre il est désigné d’office comme la meilleure composition que le groupe ait écrite à ce jour. On attend avec impatience leur deuxième album qui s’annonce mémorable.

Extrait du single Heart in Your Heartbreak
Label : Slumberland
Myspace




09 : Cults - Most Wanted


L’arrivée de Cults dans le paysage de la pop a été une grande bouffée d’air frais. Avec seulement trois chansons, ce groupe originaire de New York a su réveiller en moi un goût pour cette pop naviguant entre deux époques. Oui, on parle bien ici de pop pure et dure mais pas comme les autres. Là où de nombreux groupes l’utilisent avec parcimonie, Cults fait du glockenspiel son instrument fétiche pour l’intégrer au reste d’une instrumentation légère et enjouée. Ainsi, ce tout, sonnant avec une bonne grosse reverb’ accompagne à merveille la voix de la chanteuse si atypique, rappelant une chorale d’enfants. En plein dans le revival de la pop des années 50, le duo tape en plein dans le mille avec cette pépite destinée à être culte (ho ho)!

Extrait du 7" Go Outside
Label : Forest Family
Myspace




08 : Aloe Blacc - I Need A Dollar


Il faudra que je remercie un jour Gabe Hilfer, Skye Lewin et Scott Vener… Enfin, je présume puisqu’ils font partis du département musical de la série How To Make It In America racontant les déboires d’un jeune « styliste » New Yorkais. C’est ainsi que je découvris I Need A Dollar d’Aloe Blacc. Formidable chanson soul qui résonnait à chaque générique. Aloe Blacc pourra lui aussi les remercier tant les répercussions ont dû dépasser toutes les espérances du chanteur qui se retrouva du jour au lendemain adulé de toutes parts. Ce succès, il ne l’aura pas volé, rudement mené, le piano répétant inlassablement les mêmes notes ainsi que la partie rythmique des plus simples, nous font du pied pour qu’on bouge les nôtres. Il ne faudra pas oublier les cuivres qui finissent d’emballer le tout et la voix d’Aloe Blacc, chaleureuse, sobre… La grande classe.

Extrait de l'album Good Things
Label : Stones Throw
Myspace




07 : James Blake - CMYK


A 22 ans et en seulement trois EP, cet étrange phénomène aura réussi à attiser la curiosité de plus d’un. Dévoilant de multiples facettes, c’est sur le titre CMYK qu’il envoûte le plus son auditoire. Toujours aussi intimiste, James Blake développe le temps de quelques minutes un monde bien à lui. Basé sur un rythme relativement lent, ce Londonien joue beaucoup sur sa voix transformée à l’extrême sans dégoûter l’audience. Le titre est pourtant loin d’être répétitif, ressemblant à un exercice musical ou plus un jeu chez lui, la musique se complexifie, la rythmique s’accélère, et les voix se multiplient à vue d’œil. Mélancolique à souhait (les quelques notes de synthés y sont pour beaucoup). James Blake intrigue dans ce dubstep qui fait preuve d’une grande originalité.

Extrait de l'EP CMYK
Label : R&S
Myspace




06 : Deerhunter - Helicopter


Il y a eu Revival, première chanson révélant une infime partie du nouvel album de Deerhunter, un titre direct et accrocheur qui, en 2 minutes, avait suffi à me faire saliver. Puis, il y a eu Helicopter, qui me l’a fait ravaler aussi sec en me laissant pantois devant la merveille dévoilée. Débutant sur quelques beats rappelant les derniers travaux du copain Panda Bear, la chanson enchaîne sur cette étrange guitare, presque dissonante. Vient alors la voix de Bradford Cox qui commence par ces quelques mots : « Take my hand and pray with me ». Le ton est donné, la fin du voyage n’est plus très loin. La beauté des mots, n’a d’égal que sa musique, si aérienne, alors on décolle avec eux dans cette chanson qui, dans les refrains, tend vers d’autres horizons. Incroyable.

Extrait de l'album Halcyon Digest
Label : 4AD
Myspace




05 : Sufjan Stevens – Impossible Soul


Ainsi, Sufjan Stevens boucla son ambitieux Age Of Adz. Impossible Soul semblait irréalisable, il a pourtant réussi à concevoir une œuvre à part entière. Durant 25 minutes, Sufjan Stevens y développe tous les styles qui lui collaient à la peau jusque là. De la pop, à l’électro jusqu’au folk, tout y passe dans cette incroyable chanson qui, sans temps mort, arrive à faire évoluer sa musique dans ces genres très différents. Découpée en 5 parties qui se mêlent les unes aux autres, les deux premières étant peut-être les moins intéressantes. On trouve tout d’abord un Sufjan Stevens classique à mi-chemin entre l’électro et la pop où le tempo se fait lent, avant que la chanteuse Annie Clark ne prenne le relais. A partir de là, les cuivres refont surface donnant au tout un souffle bien plus épique. C’est à la dixième minute que la chanson prend l’ampleur qu’on lui espérait. Loin d’être fan de l’auto-tune, l’Américain originaire de Détroit réussit pourtant à nous charmer sur si peu de temps, en chantant cette musique triste à en mourir. Si les débuts sont des plus sobres, la folie s’invite très vite avec la quatrième phase, la plus longue, mais aussi la plus jubilatoire. Il se rapproche alors énormément de son Illinois, à l’époque où il était supporté par toute une armée de pom pom girls & boys. Les chœurs sont de la partie durant ce moment de bravoure enjoué, rythmé et festif qui ne donne qu’une envie, celle de crier à l’unisson avec cette drôle de bande. Il y a alors une sorte de communion qui se crée, un plaisir partagé, un bonheur diffusé à travers sa musique comme on en écoute si peu. Comme si cela ne suffisait pas, Sufjan Stevens revient alors à son instrument fétiche, le banjo, pour quelques minutes de poésies et d’apaisement concluant de la plus belle façon qu’il soit ce magnifique opus. Emerveillé, avec un sourire béat grand comme ça, le disque s’achève, une page se tourne, la suite promet d’être radieuse.

Extrait de l'album The Age Of Adz
Label : Asthmattic Kitty
Myspace




04 : Kanye West – Monster (Feat. Jay-Z, Rick Ross, Nicki Minaj & Bon Iver)

La chanson porte décidément bien son nom, Justin Vernon lançant les hostilités est très vite rattrapé par ce beat certes minimal mais d’une puissance folle. Les invités se succèdent, chacun y allant de son couplet en jouant à celui qui aura la plus grosse. Donnant le meilleur d’eux-mêmes, excepté Jay-Z qu’on a connu sous des jours meilleurs, cette petite troupe, débite tour à tour ses paroles surréalistes, parfois drôles et souvent violentes accompagnant à merveille la musique primitive de Kanye West. Monster est un combat, un duel de rappeurs où chacun tente de tirer son épingle du jeu, et pour cela, Nicki Minaj fait très fort. Seule représentante du « sexe faible », elle castre tous ces concurrents dans un couplet surréaliste, à prendre au second degré bien sûr. Le flow de la demoiselle, alors encore inconnu ici, y est impressionnant. Passant de la douce lolita, à la mama qui fume trois paquets par jour, Nicki Minaj joue de sa voix en se foutant gentiment de la gueule des pontes du rap. “You could be the King but watch the Queen conquer”, on l’a vu et on lui tire notre chapeau pour cette démonstration bluffante.

Extrait de l'album My Beautiful Dark Twisted Fantasy
Label : Roc-A-Fella
Myspace




03 : Beach House - Walk In The Park


Le troisième album de Beach House est une collection de perles pop, plus étincelantes les unes que les autres, mais la plus belle s’appelle Walk In The Park. C’est la plus belle parce qu’elle a un refrain qui décolle à mille lieux de là où elle avait commencé, la guitare et le synthé donnent alors tout ce qu’ils ont pour un grand moment héroïque bien loin des bouffonneries de tant de groupes. La voix de Victoria Legrand, elle, tutoie les cieux par sa puissance et sa justesse. On n’oubliera pas la cassure mélodique en fin de titre qui transporte la chanson encore une fois dans une autre dimension… Et puis merde ! Il n’y a pas besoin de se justifier face à des titres tel que celui-là, tant la beauté qui s’en dégage est capable de toucher n’importe qui.

Extrait de l'album Teen Dream
Label : Sub Pop
Myspace




02 : Wu Lyf - I Got Dem Wu Wu Busted Teef Spitting It Concrete Like The Golden Sun God


Ouch! Dès les premières notes, le groupe déploie une énergie folle. C’est bien sûr en partie grâce à la voix du chanteur, éraillée, criant à n’en plus pouvoir tel un animal égorgé, écorché… Ecorché, ce jeune quatuor l’est, jouant comme si la fin du monde était proche. A l'image du clip, la batterie a des allures tribale, elle est affolée, perdue, tapant toujours plus fort, plus vite, tandis que les guitares limpides et rêveuses survolent l’horreur. Il y a chez Wu Lyf une honnêteté, une urgence, qui nous bouleverse et nous déchire. Plus qu’une simple hype, les mancuniens ont très vite trouvé un son unique et reconnaissable. Cela ne pourrait être le groupe que d’un single mais le concert livré aux transmusicales laisse penser que ce sera bien plus que ça… Si jeune mais déjà tant d’âme dans leur musique. Un grand avenir leur est promis.

Extrait du monde fabuleux qu'est internet
Pas de label
Myspace (Mais ça ne sert à rien il n'y a pas de chansons en écoute...Oui je sais, c'est n'importe quoi)




01 : Arcade Fire – The Suburbs


On a dit que le nouvel album d’Arcade Fire était un « Grower », c'est-à-dire un album qui se découvre au fil des écoutes. Concernant l’album je n’en sais rien, ce que je sais c’est que la chanson, elle, en est un. Il m’aura fallu du temps pour, au final, apprécier ce titre. Depuis, je ne peux plus m’en passer. Les paroles de Win Butler, qui fait l’une des plus belles déclarations d’amour à sa femme Régine Chassagne à propos de son désir d’enfant, reste au fond cet esprit sombre et inquiet vis-à-vis du futur qui les attend en évoquant les bombes menaçant sa paisible banlieue. The Suburbs est au final une composition qui aura su manier légèreté et tristesse avec une efficacité rare. Derrière ces quelques notes de piano légères, les violons se font tristes et les instruments lourds. Cette chanson m’aura troublé, et ce n’est pas tous les quatre matins que ces choses arrivent. Après 200 écoutes, ces frissons subsistent toujours le long de mes bras. Cette addiction est toujours là. Inépuisable, The Suburbs m’a profondément bouleversé par son interprétation et ses arrangements. Cette première place lui était acquise depuis longtemps, en sachant pertinemment que rien ne viendrait y changer. The Suburbs rejoint instantanément les grands et sublimes classiques qu’Arcade Fire a été capable d’écrire jusqu’ici. On ira plus loin, The Suburbs rejoint tout court les grands et sublimes classiques du rock. Ils avaient déjà l’album qui aura peut-être le plus marqué la précédente décennie, ils en commencent une nouvelle de la plus belle des manières.

Extrait de l'album The Suburbs
Label : Merge
Myspace




2 commentaires:

Erwan a dit…

C'est Annie Clark qui chante sur Impossible Soul et plusieurs autres titres de Age of Adz et l'Ep All Delighted People, j'en suis presque sûr en tout cas (puisqu'il n'y a pas de crédits dans les livrets).

Allez, le top 10 albums maintenant!

Panda Panda a dit…

Maintenant que tu le dis, c'est vrai que ça ressemble beaucoup à sa voix. Bon, sur ce coup je te fais confiance!
La suite est prévu demain à midi!