Semaine 5 : The Go! Team - Rolling Blackouts [Memphis Industries]



En 2004, lorsque le premier album de Go! Team est sorti, il a soufflé un véritable vent de fraîcheur dans le monde de la musique indé. Il y avait dans ce disque, une énergie et une folie fait de collages imparfaits maniant pop poétique et Hip hop, le plus souvent recouverts par les sirènes hurlantes provoquées par les cuivres. Ces 6 gamins avaient fait de Thunder, Lightning, Strike, un espace de jeu, une sorte de récréation ou les cris des enfants étaient remplacés par une multitude de sons touffus qui partaient dans tous les sens avec des idées pleins la tête, au point d’aller puiser leur inspiration aussi bien dans les exclamations des pom-pom girls que dans des génériques de séries télés policières des années 70.

Depuis, le groupe a grandit, et n’a plus l’âge de jouer aux gendarmes et aux voleurs. Bien sûr on retrouve quelques souvenirs du bon vieux temps sur quelques titres comme Bust-Out Brigade, mais le plus souvent les choses sont plus cadrées, plus propres, même si ce dernier mot est toujours à relativiser chez eux. Si l’on retrouve des titres très posés, dès que Go! Team se décide à tout faire pêter ils savent toujours y faire. Le premier single T.O.R.N.A.D.O. qui s’avère aussi être la première chanson de leur disque montre à quel point le groupe ne s’est pas assagi après toutes ces années même s’ils s’avèrent beaucoup moins convaincants.

C’est là qu’est le principal problème de Rolling Blackouts. Contrairement à ses deux précédents albums, Go! Team rame parfois dans sa propre recette et l’impression de tourner en rond se fait cruellement sentir. Peut être est ce la destinée de tous groupes qui sortent des sentiers battus. Les limites de leur genre se font cruellement sentir et à défaut de vouloir tomber dans un schéma plus convenu, le groupe revient irrémédiablement sur ses pas. Pourtant, des groupes comme Go! Team on en a besoin. Malgré le défaut énoncé, s’il y a bien une chose dont on ne se lasse pas chez eux c’est cette bonne humeur communicative, cette énergie créée par des chœurs enjoués et criards. Les mélodies pop tapies dans un coin sont recouvertes par les rythmiques bruitistes rappelant l’énergie dégagée par un stade tout entier.

Plus que jamais, on a besoin de Go! Team. A l’heure où le compositeur déclare que Rolling Blackouts pourrait bien être la fin d’une belle aventure, une sensation de gâchis se fait sentir tant le potentiel ne semble pas être épuisé. Back Like 8 Track, le meilleur titre de l’album qui le conclut prend alors une toute autre saveur. Sous ses apparences festives, les cuivres annoncent une autre couleur, un brin mélancolique, ramenant à quelques années en arrière où ils étaient encore des gamins. A l’époque où ils enregistraient leur premier album dans la maison familiale, sûrement incapable de réaliser ce qui allait leur arriver et prenant un plaisir immense à enregistrer ce drôle de bric à brac. Back Like 8 Track a des allures d’adieu joyeux de la part d’un groupe optimiste dont l’inconnu ne les inquiètes guère. On n’aurait pas rêvé un plus bel au revoir qu’on n’espère loin d’être définitif.



sortie le : 01 février 2011
5 titres en écoute à droite.
Myspace

Pour :
Tasca Potosina
Esprits critiques
Mowno
Goûte Mes Disques
Transmissionary
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Contre :
IndieRockMag
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1 commentaire:

Joris a dit…

On est en phase ! Je ne m'étais pas tellement plongé dans leurs albums précédents, donc je n'ai pas eu la même impression qu'ils tournaient en rond, mais c'est sans doute vrai. En tout cas ça fait toujours du bien de les écouter !