Semaine 37 : Girls - Record 3 Father, Son, Holy Ghost [True Panther Sounds]


Girls, drôle de nom pour ce groupe Californien à la géométrie variable. Girls, c’est avant tout deux hommes, Chet "JR" White, bassiste et producteur et bien sûr Christopher Owens figure torturée et forcément fascinante qui fait de lui l’élément principal de ce collectif. On ne reviendra pas sur sa jeunesse chaotique, seulement, le parallèle entre ce qu’il a vécu et les paroles qu’il accouche est évident. Alors qu’Album était le reflet d’un adolescent désespéré, candide et surtout romantique, Father, Son, Holy Ghost laisse entrevoir un personnage plus mûr mais vivant toujours dans la douleur. Entre poésie et souffrance, Owens écrit sûrement ses plus beaux textes, la célébrité n’ayant rien changé, au contraire, ses sombres sentiments ont grandi avec lui. Il est loin le temps où Owens chantait son désir d’avoir un petit ami rêvé, aujourd’hui il s’appelle Alex mais le ton n’est plus le même. Amour, mélancolie… Il partage ses peurs, ses doutes et ses aspirations. Si en deux ans, bien des choses ont changé, Owens est au fond resté le même. Un être sensible, presque ingénu, étonné par la cruauté du monde qui l’entoure. Tout cela est retranscrit sur cette pochette qui reprend toutes ces paroles à la fois simple mais d’une beauté et d’une honnêteté désarmante.

Pourtant, le plus grand changement n’est pas à chercher du côté des paroles mais dans leur façon de composer. A quelques exceptions, le côté immédiat et dépouillé de leur pop mélodique  a disparu au profit d’un son plus mature. En clair, si Christopher Owens est passé de l’adolescence à l’entrée de la vie adulte, leur musique, elle, a vieillit d’une décennie. Loin d’être un mal, Girls a décidé de prendre un virage artistique qui leur sied très bien. Il n’y a qu’à entendre Vomit, premier single de ce nouvel album pour comprendre ce à quoi il faut s’attendre. Beaucoup moins dans une recherche d’efficacité que par le passé, il s’agit avant tout pour le groupe d’instaurer une ambiance.
Séparé en deux parties bien distinctes, on retrouve au début, des morceaux se rapprochant de ce qu’ils avaient pu faire par le passé. Honey Bunny, l’ouverture de l’album aurait même pu figurer sur leur premier disque s’ils ne l’avaient pas autant travaillé (chœurs gospel, production léchée…). On retrouve même un étonnant Die, sorte de hard rock qui se conclut sur une touche pleine de raffinement. Si la richesse des premières compositions que ce soit au niveau de leurs arrangements ou tout simplement dans l’évolution que connait chaque morceau nous avait mis la puce à l’oreille, c’est My Ma et Vomit pierres angulaires du disque qui finissent par nous convaincre que Girls n’est plus le même groupe qu’il y a deux ans. Ces chansons annoncent ce qui suivra par la suite à l’exception de la sympathique chanson pop Magic, l’instant détente de la seconde partie, qui aurait sûrement trouvé une meilleure place en début d’album plutôt qu’entre ces deux longs et hypnotiques titres que sont Forgiveness et Just a Song.

My Ma donc, accessoirement la plus belle chanson du groupe et peut être de l’année est un bel exemple de l’ambition qu’ils ont placé dans Father, Son, Holy Ghost. Le son est clair et en impose, l’orgue Hammond (une des nouveautés) donne du relief tandis que les lignes mélodiques et les voix d’Owens et des choristes viennent donner un supplément d’âme et d’émotions à cette chanson. Par la force des arrangements et sa construction on comprend très bien que Girls a cherché à réaliser un disque plus cohérent que son prédécesseur qui était plus urgent en laissant croire que les chansons auraient pu être enregistré en une seule prise. Vomit, continue dans cette même lancée mais en répétant inlassablement les mêmes couplets et les mêmes refrains, ce qui pourrait être anodin au prime abord (ce qui a été d’ailleurs le cas) révèle finalement un songwriting fascinant, où chaque minute se voit ajouter d’un instrument, un chant, amplifiant toujours un peu plus la composition au point de captiver l’auditoire.

Faire mieux que leur premier effort n’était pas une mince affaire et pourtant, il semblerait que le pari soit tenu. La fougue a disparu au profit d’une maitrise et d’une maturité qui leur va comme un gant. On pourra reprocher beaucoup de choses à Father, Son, Holy Ghost mais on ne pourra pas douter de l’honnêteté de leur démarche. Ils font dans l’emphase des sentiments sans jamais tomber dans la caricature, il y a chez ces Californiens une innocence bienvenue et touchante. Si cette maturité pourra être vu comme un disque rétrograde/passéiste, on lui préférera le terme de classique car chacune des compositions tend à le confirmer, c’est bel et bien un grand disque qui se cache derrière leur apparente fragilité.



Sortie le : 12 septembre 2011
5 titres en écoute à droite.

Pour :
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Couci-couça :
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Contre :

Jeudi 15 septembre : St. Vincent - Strange Mercy



Un refrain entêtant, des guitares agressives, des synthés distordus, des rythmiques en contretemps… Chloe In The Afternoon, première chanson qui ouvre cet album, suffira à convaincre l’auditeur averti qu’Annie Clark n’a pas changé de cap. En effet avec ses deux précédents disques, la belle aura réussie à laisser son empreinte dans le paysage de la pop actuel. St. Vincent n’a pas son pareil pour réussir à créer une musique faite à la fois de mélodies imparable et d’expérimentations sonore en tout genre.

Strange Mercy ne déroge pas à la règle, au contraire, jamais sa musique n’aura été aussi exigeante. Excepté le single Cruel, titre en or qui ne manquera pas de faire trémousser nos fessiers, le reste du disque est relativement calme, et si une beauté évidente se dégage de ses compositions, il faudra accepter la présence des déflagrations sonores et des égarements mélodiques dont certains instruments font preuve mystifiant un peu plus ses chansons. C’est aussi tout ce qui fait le charme  de ce disque, qui lui donne un supplément d’âme et qui permet d’écouter un disque aussi singulier. Strange Mercy est un album cotonneux, on s’y sent bien mais il se cache à l’intérieur une multitude d’épines qui gardent l’assistance éveillée.

La grande qualité de ce disque est cette capacité à se renouveler. A chaque composition, Annie Clark tente d’innover et de surprendre l’auditeur. On aime cette étrange guitare tournant en boucle sur Surgeon et virant peu à peu à la psychose au point de hanter nos esprits, ou encore, le final de Nothern Lights qui nous rappelle les folies expérimentales de Dan Deacon. Bien sûr, ce disque n’est pas un fourre tout, et l’on retrouve quelques idées constante tout au long de l’écoute. Les chœurs de princesses (névrosées ici) de l’univers Disney (une de ses principales références sur Actor) et surtout la guitare, pièce maitresse de ce disque, sont omniprésent.

Plus rock qu’à son habitude, Annie Clark propose une utilisation vraiment intéressante de son instrument fétiche. En alternant des sons clairs avec des sons très saturés, la miss fait très vite basculer sa musique d’une douceur et d’une plénitude totale à une folie qui frôle la schizophrénie. Malheureusement, ces revirements mélodiques se font parfois sur le tard, et l’ambiance qu’elle tente parfois de poser ne prend pas. En particulier sur la fin du disque où l’on est tenté de couper court à l’écoute. Seul Year Of The Tiger, magnifique conclusion saura nous faire patienter.

Au fond, on préférait Actor, plus direct, plus instinctif et marqué par un plus grand nombre de titres fort. Seulement, Annie, c’est Annie. Son joli minois suffit à nous faire fondre (voir vidéo ci dessous) et sa musique si atypique finit par nous rendre indulgent. Qu’importe si Strange Mercy souffre de la comparaison avec son prédécesseur, ce troisième album reste un excellent cru.

En écoute aujourd'hui, Year Of The Tiger, un morceau relativement sage par rapport à ses petits copains mais rattrapé par son incroyable beauté.




sortie le : 12 septembre 2011 
Label : 4AD
En écoute dans le lecteur à droite 


Pour : 
Slash-Taste
Novorama
Sors-tu?
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Couci-couça :
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Contre :
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Mercredi 7 septembre : The Rapture - In The Grace Of Your Love


02 Avril 2011 : LCD Soundsytem groupe phare de DFA mené par James Murphy (accessoirement le boss du label) livre un dernier concert dantesque en guise de conclusion à leur aventure qui aura duré 10 ans. C’est une page qui se tourne dans l’histoire du rock, James Murphy représentait cette génération qui avait remis au goût du jour le Dance Punk et en était le meilleur représentant en signant trois albums impeccables et une poignée de singles en or. Bien que la concurrence était à la ramasse la bande à Murphy aurait pu se faire des soucis, avec The Warning de Hot Chip en 2006 et surtout Echoes de The Rapture en 2003.


Enfin ça, c’est surtout l’avis de la presse parce qu’au fond, fallait quand même supporter les aspects super kitsch dont ils faisaient preuve parfois. Ce deuxième disque était surtout rattrapé par des singles grandioses comme les furies Echoes ou House Of Jealous Lovers. Pieces Of The People We Love sorti trois ans plus tard, se barrait un peu moins dans tous les sens même si la singularité du groupe disparaissait au profit d’un son plus cool, dans l’air du temps, en gros un son que tout les groupes électro/rock avaient à cette époque… Bref, LCD Soundsystem est mort, vive The Rapture?
                                                                                                                                                                        
On a bien envie de dire oui avec Sail Away, une tonitruante entrée qui a beau tourner en rond mais dont les écoutes enchainées ne lassent pas. Alors que l’on connait déjà sur le bout des doigts How Deep Is Your Love? le quatrième album est bien parti pour devenir un disque incontournable de l’année. Pourtant, arrivé au second titre c’est le drame. Enfin, n’allons pas jusque là, The Rapture redescend un cran en dessous avec une recette qu’on a l’impression d’avoir goûté beaucoup de fois chez eux. Blue Bird signerait il un regain de forme? Pas vraiment, le titre démarre au quart de tour mais ne tient pas toutes ses promesses sur la longueur. On évitera de se pencher sur le cas Come Back To Me, morceau qui fait dans la putasserie et qui semble déjà accuser l’âge…

Heureusement, le morceau In The Grace Of Your Love vient remonter le niveau, ce n’est pas forcément démentiel et la conclusion est un peu longue mais il arrive à conjuguer des synthés dansant dans une atmosphère des plus sombres, classe. A ce stade, on ne sauve que deux chansons sur la moitié de l’album mais si les petits gars de New York City arrivent à assurer sur la seconde partie, rien n’est perdu, héééé oui! Mais non en fait. Ce qui arrive est en fait le ventre mou du disque, et on ne parle pas de deux mais quatre chansons… L’épique Children est autant une putasserie pour les Américains que l’est le funky Never Gonna Die Again pour les Anglais. Cependant, cette chanson a au moins le mérite d’être sauver du naufrage par un refrain euphorisant. Quand à Roller Coaster, c’est d’une platitude et d’une chiantitude admirable avec la partie chant la plus dégueulasse du disque. Bravo! Can You Find A Way? est un truc épileptique et sans intérêt mais qui est le morceau le plus court, on ne le blâmera donc pas trop.
                                                                                                                                                                
Enfin, arrive How Deep Is Your Love? et enfin arrive le premier vrai tube de cet album, une magnifique chanson qui renoue avec la grande époque de The Rapture. Le piano se fait disco, la rythmique vous fait taper du pied comme jamais et le saxophone est enivrant. Avec cette composition, le groupe clôture son quatrième disque de la meilleure façon qu’il soit, c’est toujours ça de pris...
                                                                                                                  
Ha non ! Y a encore une chanson en fait… Mais je vous assure, il ne vaut mieux pas s’attarder dessus.

LCD Soundsystem est mort, vive The Rapture? Que dalle! Pour un digne successeur on attendra.

En écoute aujourd’hui, Sail Away, une des rares réjouissances de cet album qui oscille entre fadeur et médiocrité…



sortie le : 05 septembre 2011
Label : DFA
En écoute dans le lecteur à droite


Pour : 
Du son
So Why One More Music Blog?
2MuchPoney
Fake Rebel
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Couci-couça :
Zlew Is Dead
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Contre :
Hartzine
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#0005 : Fats Domino – This Is Fats Domino! (1956)

Première grosse coquille du livre! En numéro 5, on retrouve This Is Fats sortit en 1956 seulement voilà, si la pochette correspond bien au nom de l’album son année de parution date d’un an après. Quand à la tracklist présentée, elle fait référence à This Is Fats Domino! qui lui, est bien sortit en 1956. On chroniquera donc la deuxième option même si un petit doute subsiste dans la véracité des propos énoncé ici (en même temps on n’est pas à une connerie près hein!). Une chose est sûre on parle du même disque. Vous n'avez rien compris?... Tant pis.



Benjamin d’une famille Créole de huit enfants, Antoine Dominique Domino grandit dans une famille pauvre certes, mais surtout aimante et passionnée de musique. Bercé par le blues et le jazz, il commence à jouer du piano sur un truc sans âge. Autodidacte, il reproduit ce qu’il entend à la radio et fait preuve de beaucoup de persévérance à défaut d’en faire autant à l’école. Dès l’âge de 14 ans, Antoine fait le tour des boites de la Nouvelle Orléans avec ses musiciens rencontrés sur la route. A 20 ans, alors qu’il se produisait dans le club «Robin Hood», on le présente comme Fats Domino en raison de sa corpulence et en hommage au pianiste Fats Waller (dont Michel Gondry tournera un film autour de ce personnage dans Be Kind, Rewind). A partir de là, ce surnom ne le quittera plus.

L’année 1949 signe le début de sa carrière professionnelle en signant sur le label Imperial Records, le succès est au rendez vous et ses chansons trustent le haut des charts, il en sera ainsi pendant dix ans. This Is Fats Domino! débarque alors qu’il amasse les dollars, il est constitué principalement de faces B de singles excepté quelques titres sortis sur la première face dont deux de ses plus grands succès, Blue Monday (rien à voir avec New Order!) et surtout Blueberry Hill. Bien que considéré dans la même vague que les rockeurs Little Richard ou Jerry Lee Lewis, la musique de Fats Domino est bien plus marqué par le Rythm’n’Blues et moins agité que celle de ses confrères. Pas de cris, ni d’acharnement sur les touches de son piano, l’artiste se fait étonnement sage.

Dès Blueberry Hill, la machine a du mal à partir avant de continuer sur un rythme de croisière, qu’importe la musique est bonne seulement il ne faut pas s’attendre à des chansons furieuses comme pouvaient l’être Johnny B. Goode ou Rock Around The Clock. C’est un autre genre de Rock’n’roll que nous propose Fats Domino, un rock que nous n’avons pas l’habitude d’entendre ici et qui pourra demander un certain temps d’adaptation pour certains. Cependant, la musique fait preuve d’élégance et n’est pas chiante pour autant. Bien que pianiste de son état, le clavier est loin d’être l’instrument le plus mis en avant mais plutôt les cuivres qui savent se faire aussi agressifs qu'élégants tandis que les percussions  se font étonnement discrètes.

Il est dommage que ce disque soit d’une telle sagesse, cependant, la qualité des compositions rattrape le tout bien que l’on regrette la répétitivité des rythmiques.  Fats Domino avait une recette qui marchait, un son bien à lui et a tenu cette ligne artistique jusqu’au bout. L’autre avantage est qu’avec 12 compositions en à peine une demi-heure, le temps passe très vite évitant ainsi la lassitude qu’on pourrait ressentir si le disque avait duré le double.

This Is Fats Domino! est charmant. Pas de grands frissons, ni de moments réellement exaltant, on ressent juste de la sympathie pour un album qui ne fera sûrement pas date chez le Panda Panda mais qui se réécoutera sans déplaisir. Ce disque est surtout le témoignage d’un personnage historique de la culture rock. Il aura vendu plus de 65 millions d’albums en 10 ans avec pas moins de trente neuf singles consécutifs figurant au hit parade entre 1954 et 1962, seul le King fera mieux. Aujourd’hui Fats Domino est redevenu Antoine et vit d’une retraite bien méritée à la Nouvelle Orléans.


Faut-il écouter ce disque au moins une fois dans sa vie? Pour sa culture musicale.
Label : Imperial

Blueberry Hill
Honey Chile


Semaine 35 : Balam Acab - Wander/Wonder [Tri Angle]




"Je veux dormir dans l’eau!" s’exclamait cette petite fille à ces parents alors que nous rentrions de la route du rock. C’est un souhait à la fois poétique mais assez étrange de la part de ce petit bout de chou, cependant, le disque de Balam Acab pourrait lui donner un aperçu de ce que peut provoquer ce désir. Balam Acab, c’est le nom de scène d’Alex Koone, un jeune Américain qui s’est fait remarquer l’année dernière avec son EP See Birds. Sa musique foutrement belle convainc très vite le label New-Yorkais Tri Angle de le signer afin de sortir un premier album, ce sera Wander/Wonder.

Avant de poser mes oreilles sur cet album, je tiens à préciser que je n’avais jamais entendu parler de cet artiste et c’est totalement vierge d’à priori que je me jetais corps et âme dans sa musique. Avec WelcomeAlex Koone nous plonge directement dans l’ambiance de son disque, c’est dans un climat aquatique que tout commence. Sous la terre ferme, les remous de l’eau parviennent à nos oreilles, chaque piste audio arrive alors à son tour, l’entrée est douce et incroyablement belle. Tout le long du disque, l’eau sera l’élément principal, Wander/Wonder se révèle être plus un album d’ambient que d’électronica pur et dur.
Une des autres composantes maîtresses est l’utilisation des voix, des chants solennels aux allures d’opéra et des voix féminines transformées font leurs apparitions sur toute la durée. Ces voix angéliques sont à l’image de la pochette, une lumière qui surgit des profondeurs de la mer. Décrié par certains pour son côté répétitif et l’utilisation des mêmes sons, cette prise de position est pourtant un atout qui permet de nous laisser s’immerger encore un peu plus dans son univers très singulier.

Les sonorités du disque se révèlent lumineuses mais les beats et l’environnement sonore viennent contraster cette impression, l’album joue sur une ambiance clair/obscur parfaitement maitrisé par Balam Acab excepté sur le final Fragile Hope où le musicien nous laisse sortir la tête de l’eau, la respiration est haletante et annonce un voyage sur le point de se terminer.

Vous l’aurez compris, Wander/Wonder, est surtout un disque immersif, qui selon l’humeur laissera l’auditeur sur la touche. Le disque a l’avantage d’être court, ainsi, jamais l’expérience n’en devient pénible évitant la lassitude pointer le bout de son nez. Au contraire, il nous donne envie de nous replonger encore et encore dans ce superbe album.




Sortie le : 1 août 2011
5 titres en écoute à droite.


Pour :
Rock It To The Moon
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Couci-couça :
Chroniques Électroniques
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Contre :
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#0004 : Louis Prima – The Wildest! (1957)



Lorsque The Wildest! sort en 1957, Louis Prima a déjà roulé sa bosse. D’un groupe de jazz au combo swing, il changea autant de registres que de villes. Au début des années 50, le succès de son Big Band commence à décliner et décide alors de tenter sa chance à Las Vegas où il trouve le club Sahara qui consent à le produire. Entouré de nouveaux musiciens et accompagné de sa femme de l’époque Keely Smith, il connaitra un regain de popularité grâce à des shows pleins d’énergie et d’humour. Leurs prestations amènera même Walt Disney à confier le rôle de King Louie dans le Livre de la jungle à Louis Prima, le personnage étant directement inspiré de lui par cette même façon de se mouvoir sur scène. Avec sa femme ils ont contribué à faire monter la popularité du Sahara qui a fermé ces portes cette année. The Wildest! est enregistré à ce moment, Louis Prima voulait capter l’essence de leurs performances live sur un disque et c’est ainsi que parait cette petite pépite…

Il faut comprendre que cet album est bien plus qu’un disque de cabaret. The Wildest! résume une grande partie de la carrière de Louis Prima, du jazz au swing en passant même par la pop il représente le meilleur de ce qu’il a pu faire jusqu’ici. Cependant, au-delà du mélange des genres, le disque est à l’image de cette pochette, sa musique est pleine de vie, les onomatopées chantées par Prima nous revigore. C’est un album plein de vie, de joie où l’on s’attend à tout moment à un éclat de rire de sa part. On est forcément un peu déçu quand Keely Smith est au chant n’ayant pas le même talent et la même énergie, mais Louis Prima n’est jamais bien loin quand il s’agit de remettre un peu d’entrain sur les refrains ou de la bonne humeur comme sur le très sage (Nothing’s Too Good) For My Baby électrisé par les vocalises du "King Of The Swing".

En plus d’être un formidable chanteur, Louis Prima était aussi un grand trompettiste. Quand les voix se font muettes, c’est son instrument fétiche qui parle et qui participe aux plus grands moments du disque. The Wildest!, le plus fou, le plus sauvage, voilà une définition qui sied très bien à cet album. Dans les rares moments d’accalmie comme sur Body And Soul, la trompette pleine de grâce au début vire peu à peu dans un solo endiablé et fiévreux. Il y a quelque chose de très improvisé dans leur musique et de très instinctif, on ressent cette intention qui était de capter toute l’énergie de leurs concerts à Vegas.

C’est aussi l’occasion pour Louis Prima de délivrer une chanson écrite par ses soins car il faut le savoir comme beaucoup de disques de l’époque, qu’il n’est constitué que de standards du jazz à l’exception de Jump, Jive, an’ Wail donc. Une chanson qui brasse les genres (Jazz, Rock, Swing) pour 3 minutes 30 délirantes où les cuivres s’enflamment autant qu’un Prima euphorique. Le reste n’a pas à rougir, on pense notamment à cette formidable version de Night Train popularisé grâce au film retour vers le futur 1 & 2 joué lors de "la féerie dansante des sirènes" où le groupe dynamite la composition et où la trompette (encore elle) fait preuve de fulgurances.

Une douce folie traverse ce disque, une folie heureuse, c’est un réel plaisir communicatif qui nous emporte. Si on devait lui reprocher une chose, c’est sa durée. Une petite demi-heure seulement … Mais quelle demi-heure! Louis Prima est mort à l’âge de 67 ans le 24 août 1978 laissant derrière lui une collection de chansons remarquable. On gardera en tête cet album, cette pochette, figeant son rire éclatant et laissant ainsi l’image d’un homme radieux et hilare. Sur sa tombe était inscrit ces quelques mots issus de son plus grand succès : "When the end comes, I know, they'll all say 'just a gigolo' as life goes on without me". Bien plus que ça, Louis Prima aura définitivement gravé son empreinte dans la musique actuelle.


Faut-il écouter ce disque au moins une fois dans sa vie? Incontournable.
Label : Capitol

Just A Gigolo/I Ain't Got Nobody
Buona Sera

Mercredi 31 août : Male Bonding - Tame The Sun

Les apparences sont parfois trompeuses! Male Bonding est un groupe en provenance de Londres, pourtant, c’est bien chez les Américains que ce trio rock est allé puiser son inspiration en particulier chez Dinosaur Jr. où l’on retrouve ce même goût pour les riffs accrocheurs et cette urgence dont ils font preuve en ne voulant jamais baisser le rythme.

Endless Now fait suite au plébiscité Nothing Hurts complètement loupé ici. 1 an après ce premier effort, les revoilà déjà pour faire parler la poudre. Excepté le très court mais très beau The Saddle, les guitares n’en finissent plus de rugir tandis que la batterie semble partir dans tous les sens alors que tout ce joyeux bordel montre une certaine envie de ne jamais perdre cette fougue, cette rage adolescente, comme le font si bien leurs ainés depuis plus de 25 ans maintenant.

Sans renouveler un genre vieux comme le monde (ou presque), le groupe fait preuve d’une recherche d’efficacité bluffante qui fait mouche à chaque fois. A cela, on pourrait les rapprocher aux derniers albums de No Age et Wavves pour cette envie de proposer un rock décomplexé où la mélodie importe plus que tout le reste. Comme des adolescents répétant dans leur garage, leur musique est instinctive, on ressent chez eux un plaisir immense à partager cette musique frontale et brutale.

C’est avant tout une énergie positive et communicative qui ressort d’Endless Now. Un disque primaire, sans fioriture qui va droit au but, le genre de disque qui nous donne envie de taper du pied, de lever les bras en l’air et louer notre dieu du rock pour avoir la chance d’écouter des disques comme celui-ci en 2011. Amen.

En écoute aujourd’hui, Tame The Sun, le premier morceau du disque qui nous renvoie plus vers le soleil Californien que la grisaille Londonienne.


Extrait de l'album : Endless Now
sortie le : 01 septembre 2011
Label : Sub Pop
En écoute dans le lecteur à droite

Pour :
Le Golb
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Couci-couça :
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Contre :
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