Top albums 2012 : 30ème - 11ème


Ça y’est, on est dans la dernière ligne droite avant les 10 premiers. Ce top 30 aura été très difficile à établir, on aurait bien mis les albums de la 16ème à la 11ème place dans le top 10 mais encore une fois tout est une question de choix, qui font chier, mais de choix quand même.

Pas de Français, peu d’Anglais, l’Amérique est comme d’habitude devant tout le monde avec 13 albums de placés on est content pour eux et les années à venir risquent de ne pas bouleverser les choses.

Vous trouverez tout en bas un lecteur pour écouter du bon son. En cas de problème (chanson inécoutable, lecteur absent/cassé…), n’hésitez pas à me laisser un commentaire pour corriger le problème.

On se retrouve dimanche pour le top des tops de la crème des meilleures chansons de 2012 selon Ears Of Panda. On tient le bon bout. Bisous.




30 : Spiritualized – Sweet Heart Sweet Light


Autant vous le dire tout de suite, Jason Pierce est le seul représentant du rock Anglais dans ce top albums, en gros c’est la merde de l’autre côté de la manche depuis pas mal de temps. Mais  à l’écoute de Sweet Heart Sweet Light, peut-on vraiment parler de rock? Le garçon semble aujourd’hui plus intéressé par les arrangements qui habillent ses morceaux que par sa guitare, en retrait sur ce disque à de rares exceptions. Décidément, Sweet Heart Sweet Light va plus loin qu’un simple album rock, c’est un disque psyché aux grandes et belles envolées, un disque apaisé qui nous fait oublier l’anxiogène (mais très beau) Songs in A&E, son précèdent album, sorti il y a déjà 4 ans.
                                            
Label : Double Six Recordings


29 : Daughn Gibson – All Hell


Chez Daughn Gibson tout est question d’ambiance. Échappé d’un groupe dont on se fout totalement (d’ailleurs je vais même pas le mentionner lalala), ce grand brun vient de sortir un album pour le moins surprenant. Définissant sa musique comme de la «cocaïne country», on retrouve en effet dans cette voix de crooner et des sons utilisés quelque chose de Johnny Cash himself. Loin d’être la tête 20 ans en arrière, sa musique confronte ce genre avec l’électro en utilisant de nombreux samples. Le résultat est un disque nocturne, envoûtant, langoureux et parfois touchant.
                                                 
Label : White Denim


28 : Animal Collective – Centipede Hz


NON, Animal Collective n’est pas dans le top 10! Mais il est dans le top 30, faut pas déconner non plus… Après un Merriweather Post Pavilion qui, étonnement, aura eu un certain succès public, le groupe originaire de Baltimore revient avec un disque pas facile, facile il faut l’avouer. Alors que leur précédent disque était d’une limpidité exemplaire, le collectif décide, sous l’impulsion d’Avey Tare, de revenir en arrière avec un son plus brut et plus… Bordélique. Alors que la plupart des groupes connaissant le succès continuent dans la même lignée (au hasard Black Keys), Animal Collective fait l’inverse en proposant leur disque le moins évident depuis Strawberry Jam voire Here Comes the Indian. Exigeant et épuisant, Centipede HZ ne s’écoute pas en boucle et pourtant, on retrouve toujours ce goût pour les mélodies pop qui font mouches et derrière ces innombrables couches de dégueulis on se rappelle pourquoi on les aime tant.
                                 
Label : Domino


27 : Lotus Plaza - Spooky Action At A Distance


On va pas se mentir hein? On savait que Lockett Pundt était un compositeur extraordinaire, il suffit d’écouter AgoraphobiaStrange Lights ou Desire Lines, autant de tubes qui prouvent le talent du guitariste de Deerhunter. Seulement, Pundt n’avait jamais confirmé en solo contrairement à son pote Bradford Cox qui enchaîne les grands disques comme personne. C’est dorénavant chose faite avec Spooky Action At A Distance, un disque beaucoup moins expérimental que l’honnête The Floodlight Collective sorti en 2009. On retrouve ici toute la grandeur du guitariste avec des titres dans la pure tradition de Deerhunter.

Label : Kranky


26 : Jessie Ware – Devotion


Quand les premières notes ont résonné, le coup de foudre a été instantané. En l’espace de quelques instants la Londonienne a su trouver ses marques et imposer sa patte bien particulière. Évoluant dans un registre Pop et Soul et agrémenté d’une touche d’électronica légère et cristalline, Jessie Ware a su parfaitement s’entourer pour Devotion afin de proposer un album qui n’en finit plus de nous charmer. Si ce premier album est resté confidentiel en France on voit en elle un énorme potentiel qui ne demande qu’à éclater. Rempli de grandes chansons pop taillées pour les radios, Jessie Ware a réussi à trouver cet équilibre entre exigence artistique et séduction de masse qu’il est si difficile à atteindre.

Label : Island Records


25 : Dinosaur Jr. - I Bet on Sky


Depuis leur retour en 2007, ça devient une habitude J. Mascis a sans cesse placé son album dans les tops. Rares sont les groupes qui, passé dix ans de carrière, continuent d’exciter les foules mais il faut croire que Dinosaur Jr. a trouvé le secret de la jeunesse éternel. Du moins dans l’écriture de leurs chansons.
                                        
Label : Play It Again Sam


24 : The Tallest Man On Earth - There's No Leaving Now


Comme Dinosaur Jr., Kristian Matsson fait partie de ces joyaux bruts toujours au rendez vous des tops malgré une recette rabâchée depuis la nuit des temps. Mais voilà, le Suédois, souvent comparé au grand Dylan, ne cesse de faire des miracles en termes de compositions. L’homme a beau venir du grand nord, il nous donne envie de sauter dans le premier train de marchandise et voyager à travers les grandes plaines Américaines. Comme ses deux précédents albums, There's No Leaving Now est un disque nostalgique, mélancolique dont on en sort serein, une belle madeleine de Proust qui en vient à concurrencer très sérieusement les débuts de notre bon vieux Bob.
                                                         
Label : Dead Oceans


23 : Christian Löffler – A Forest


Malgré la froideur des beats et des sons utilisés par l’Allemand A Forest reste ce genre d’album électro dont il est difficile de ne pas tomber sous le charme tant le résultat est efficace. Sous fond de mélancolie et de sons cristallins, Löffler dépeint un monde avec une sacré gueule de bois, les pieds sur la piste mais la tête déjà ailleurs depuis longtemps, c’est un disque pour nos (tristes) élucubrations nocturnes, nos retours sous la rosée fraîche du matin tandis que le ciel grisâtre nous invite plus que jamais à rejoindre les bras de Morphée.
                                                  
Label : Ki Records


22 : Angel Olsen - Half Way Home


Comme il est beau de voir grandir son enfant. On la suit depuis ses premiers pas, d’abord sa première cassette, une collection de chansons surannées, et enfin son premier album Half Way Home qui laisse de côté les effets rétro pour se concentrer sur les mélodies et la voix magnifique d’Angel Olsen. Promesse folk à venir, elle a pourtant déjà tout d’une grande avec ses textes sombres, ses chansons en clair/obscur et une vision qui va déjà au-delà du genre dans laquelle elle évolue malgré une écriture rappelant certaines légendes passées comme Vashti Bunyan.
                                                                
Label : Bathetic Records


21 : Bob Mould – Silver Age


Dans les papys qui font du rock et loin d’être enterrés il y a bien sûr Dinosaur Jr. mais aussi Bob Mould dont Silver Age est une véritable cure de jouvence. L’ex Hüsker Dü envoie en 40 minutes un album direct et incisif redonnant ses lettres de noblesse au rock alternatif. Cette machine bien huilée ne connait aucun accroc et malgré son extrême uniformité, l’ancien envoie 10 riffs tellement accrocheurs qu’il est impossible de lui reprocher quoique ce soit.
                                                                                 
Label : Merge


20 : Barna Howard – Barna Howard


Voix éraillée, guitare folk et… C’est tout. Barna Howard vient de Portland et sort tout droit des années 60 avec sa coupe de cheveux et sa pochette aux couleurs passées. Sa musique n’est pas en reste tellement ce disque de folk (pur et dur) aurait pu sortir il y a quarante ans. Plaisir passéiste, Barna Howard est surtout la révélation d’un talentueux compositeur qui a regroupé pour son premier album 10 superbes chansons au parfum de mélancolie et de nostalgie.
                                                                            
Label : Mama Bird Recording Co.


19 : Sharon Van Etten – Tramp


Cette New Yorkaise a beau avoir joué avec The National, sorti deux albums qui ont reçu un très bon accueil critique, ce n’est seulement qu’avec Tramp que l’on découvre cet artiste. Entre folk et rock traditionnel il y a dans les chansons de Van Etten une réelle force dramatique qui s’en dégage. Aidée par les All stars de la musique indé (BeirutWalkmenNational entre autres). Sharon Van Etten écrit un album sombre et bouleversant révélant un nouveau talent à surveiller de près.
                                                                           
Label : Jagjaguwar


18 : Tame Impala – Lonerism


Après la révélation, les Australiens confirment tout le bien qu’on pense d’eux, mieux ils écrivent le meilleur album rock en provenance du pays des wallabys depuis des lustres. A l’instar d’Innerspeaker, Lonerism est une épopée traversant les époques sous fond de psychédélisme et de conquête spatiale (ouai carrément). Tame Impala continue d’explorer de nouvelles sonorités dans le même sillage que celui tracé par Innerspeaker mais le groupe a clairement hissé le niveau. Toujours plus barré et plus mélodique, Lonerism est un captivant voyage dans le cerveau du leader incontesté Kevin Parker.
                                                  
Label : Modular Recordings


17 : Chilly Gonzales – Solo Piano II


Et dire qu’on a failli passer à côté… Il faut l’avouer, on n’a jamais été fan de Gonzales excepté quelques titres sympathiques. Bien sûr, il y a son travail pour Feist, fascinant, qui a permis à la chanteuse de connaitre un succès retentissant mais ses albums solos ont été jusque là plutôt anecdotiques. Solo Piano II n’était donc pas une priorité et n’ayant pas écouté le premier volume il aura fallu attendre l’avis dithyrambique de Hop blog pour s’y plonger. Et quel album… 14 titres, courts, où Gonzales est seul face à son piano et met son talent au service de la mélodie. On le sait, le canadien est un joueur hors pair mais ne fait jamais de démonstrations techniques, ici ce sont les émotions qui priment et quoi de plus beau que la pureté d’un piano.
                                                                                 
Label : Gentle Threat


16 : Godspeed You! Black Emperor - 'Allelujah! Don't Bend! Ascend!


Rendre à GY!BE ce qui est à GY!BE. 10 ans après leur troisième album, les Canadiens récupèrent leur trône sans insuffler une quelconque nouveauté à leur musique. Laissant les choses là où ils les avaient laissé 'Allelujah! Don't Bend! Ascend! est ce qu’on a écouté de plus excitant en Post-Rock depuis Yanqui U.X.O (soit leur précédent disque). Ce cri de rage nous heurte en plein fouet et nous parle bien plus que de nombreux albums sans dire un mot.
                                                                                                                                    
Label : Constellation


15 : The Walkmen – Heaven


Sans aucun doute, Heaven est une étape importante dans la carrière du groupe qui aura mine de rien survécu à toute la vague en The, New Yorkaise ou non. Là où beaucoup ont disparu, eux, sont toujours debout. Derrière cette plénitude qui parcourt tout le disque et qui lui donne cette atmosphère estivale, paisible et nostalgique, on voit surtout en Heaven l’épilogue parfait d’une époque aujourd’hui disparue.
                                                                       
Label : Fat Possum Records


14 : Japandroids – Celebration Rock


Copié-collé de son petit frère Post NothingCelebration Rock est comme son nom l’indique une ode aux groupes à guitares, un brillant hommage au années 90. Enchaînant les hymnes du début à la fin l’album est une belle réussite qui a rempli son objectif, celle de faire ressembler leur disque à une gigantesque fête. Avec ce genre de disque il n'y a qu'une seule chose à faire : l'écouter très fort.

Label : Polyvinyl Record Company


13 : Liars – WIXIW


Bien que l'on attend toujours l'album parfait de leur part, la discographie du groupe reste sans faux pas avec une volonté de réinventer leur style à chaque fois. WIXIW (prononcez « Wish You ») ne déroge pas à la règle et marque une nouvelle étape. Oubliez les rockeurs Liars, ceux aux guitares abrasives et dissonantes, ils ont troqué leurs six cordes au profit de nombreux synthés et machines pour obtenir un son bien plus électronique. Le résultat marque leur album le plus cohérent et le plus inquiétant. Plus que jamais l’horreur n’aura jamais été aussi bien retranscrite.
                                                                   
Label : Mute Records


12 : Bersarin Quartett – II


Quatre ans après un album unanimement salué, Thomas Bücher, l’homme derrière Bersarin Quartett, revient aux affaires avec la même recette. Beau à s’en damner, sa musique qui va piocher autant dans l’ambiant, la musique électronique que le classique reste la bande son idéale de nos égarements. Très cinématographique (on pense beaucoup au travail de Thomas Newman  pour Sam Mendes par exemple), c’est un disque dans lequel on aime se perdre et prendre son temps. Si le temps pouvait se figer, Bersarin Quartett serait notre compagnon idéal.
                                                               
Label : Denovali Records


11 : Apollo Brown & Oc – Trophies


D’un côté il y a Apollo Brown, producteur renommé, originaire de Détroit. De l’autre OC, membre du crew Diggin' in the Crates (D.I.T.C.), rappeur émérite et respecté. Ensemble ils ont sorti cet album qui nous renvoie directement au milieu des années 90 où l’on se délecte de cette science du sample parfaitement assimilé ici. A l’écoute de Trophies, à l’écoute de ces envolées de violons et de ces charges héroïques de trompettes, on se sent poussé par ce souffle romanesque qui parcourt tout le disque. Ce rap d’une époque aujourd’hui disparue a pourtant tout bon, le duo réussit à écrire un album aussi excitant que bouleversant.
                                                                 

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