Jeudi 31 janvier : Local Natives - Hummingbird

4 ans après leur premier album et un buzz tardif, les Californiens qui ont perdu leur bassiste en cours de route donne une suite au très réussi Gorilla Manor et là, c’est le drame. Il est très étrange, pour un groupe qui n’a finalement pas changé de recette, de voir un tel fossé entre leurs deux disques.Pourtant c’est pas faute d’avoir rien foutu pendant ces 4 ans. Après une tournée avec Arcade Fire puis The National dont ils vont récupérer le compositeur Aaron Dessner pour la production de Hummingbird, les mecs rendent une copie propre, carré, lisse, boring.

Ce n’est pas forcément au niveau de la qualité d’écriture que le groupe est a la peine mais dans les émotions qu’ils sont censés nous donner. Hummingbird est un disque d’une mièvrerie sans fin sans envie et sans passion. L’ensemble du disque manque cruellement de spontanéité, les guitares sonnent toujours de la même façon (les guitares cristallines j’en peux p’us), et les chœurs (leur fond de commerce) interviennent toutes les minutes (majoritairement des ooohhh et aaahhh) de quoi taper sérieusement sur les nerfs. Au final, malgré les envolées lyriques, le tout est d’une platitude affligeante.

Le plus triste est peut être de ne pas avoir réussi à gommer le principal défaut de Gorilla Manor  qui est d’être la copie de. Sans véritable identité, Local Natives est devenu le calque de nombreux artistes indés dits sentimentaux comme Grizzly Bear, Fleet Foxes ou The National. Là où Gorilla Manor tirait son épingle du jeu avec d’excellentes chansons, Hummingbird ne surpasse jamais ses modèles et n’apporte rien de nouveau au genre, la faute à un album sans mordant et trop poli.

C’est malheureux à dire mais Local Natives représente aujourd’hui tout ce qu’il y a de plus détestable dans un mauvais groupe hype indé. Hummingbird sonne faux, il y a un cruel manque de sincérité dans cet album destiné à faire pleurer dans les chaumières alors que tout ce qu’on entend c’est la musique d’un groupe déjà fatigué jouant des compositions plus chiantes les unes que les autres. Plus qu’un mauvais disque, Hummingbird est surtout une grosse arnaque.

En écoute aujourd'hui, Breakers, une des trois chansons à sauver du disque qui est pour le coup très réussie.


Sortie le 29 janvier 2013
Label : Infectious / Pias
Un titre en écoute à droite

Pour :
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Couci couça :
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Contre :
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#0009 : Count Basie Orchestra – The Atomic Mr. Basie (1958)


Parler de The Atomic Mr. Basie comme d’un album de Count Basie tel il est mentionné dans le livre 1001 albums est plutôt incorrect car ce serait oublier l’apport de ses musiciens, de son orchestre, qu’il dirige d’une main de maître mais récompensé en échange par un band où chaque individualité rayonne. Ce disque sorti en 1958 (et non pas en 1957 comme il est indiqué dans le livre) fait partie d’un des innombrables albums de sa discographie très impressionnante et marque à jamais le style de Count Basie Orchestra qui restera un modèle de big band.

Composés de 5 saxophonistes, 4 trompettistes 3 joueurs de trombones et de la partie rythmique (piano, contrebasse, batterie et guitare), Count Basie Orchestra est l’exemple type d’un big band de l’époque qui transposait sur disque la puissance et la folie de leurs lives, à moins que ce soit le contraire. On a déjà parlé d’un fameux big band, très reconnu lui aussi, celui de Duke Ellington qui m’avait étonnement fait comprendre que le jazz n’était pas qu’une question d’intellect mais aussi de fête, de dépassement de soi et d’actes héroïques de la part des solistes.

The Atomic Mr. Basie peut donc se ranger dans la même catégorie qu’Ellington At Newport bien que le jeu des deux orchestres soit complètement différent. Si le second jouait à un rythme infernal, le premier se veut bien plus calme et cela passe par le style de Count Basie qui repose sur l’économie des notes. Bien que le pianiste soit le chef d’orchestre, ce sont surtout les cuivres, là encore, qui se taillent la part du lion. Basé sur des fulgurances, la plupart du disque est en mid-tempo mais il est ponctué par le jeu des saxophonistes intervenant constamment. Ces intrusions permettent de créer une dynamique dans les compositions de Neal Hefti.

Et là vous vous demandez, "putain mais c’est qui Neal Hefti ?". Trompettiste de formation, il sera surtout reconnu pour avoir arrangé et composé pour de nombreux artistes jazz essentiels de cette décennie. Plus tard, il tournera le dos à sa première passion pour se consacrer à l’écriture de films ou de séries comme le thème de Batman, sa composition qui restera sa plus populaire. Sur The Atomic Mr. Basie, toutes les compositions viennent de cet homme, ce disque porte finalement son empreinte mais que le groupe a su s’approprier grâce à une interprétation exemplaire de chaque instant.
                                                                                                               
Cependant, pour un album  définit comme festif, on ne peut pas dire qu’on bondit de notre siège comme c’est le cas avec le live de Duke Ellington. Les morceaux mid-tempo ont un côté balourd comme si l’on suivait la promenade dominicale d’un éléphant et toute la bonne volonté des cuivres, qui relèvent pourtant le tout, ne suffit pas à faire de ce disque ce qu’il prétend être. Plus grave, malgré la qualité des compositions, on ne rentre jamais totalement dans The Atomic Mr. Basie, notre attention a souvent papillonné ailleurs durant les écoutes, selon les titres ou certains passages plus anecdotiques.

Cet album n’est donc pas une claque mais reste toutefois le témoignage d’un groupe épatant qui enchaine les moments de bravoure entre deux accalmies. Surtout, The Atomic Mr. Basie confirme (pour moi hein) que le jazz peut être fun et sans prise de tête un peu comme Count Basie qui a su parfaitement transposer sa personnalité sur ce disque bien plus que sympathique.


Label : Roulette
Double-O et Li'l Darlin' en écoute.

Les oubliés de la semaine #2

On les a écoutés, on n'en a pas parlé, l'erreur est réparé! Et classés par ordre de préférence s'il vous plaît!
 

Serafina Steer - The Moths Are Real [Stolen Recordings]

Sorte de Joanna Newsom anglaise sans les miaulements, la jeune Serafina souffre de la comparaison avec son aînée qui reste la reine dans sa catégorie (folk + harpe). Malgré quelques jolis moments, on s’emmerde pas mal à l’écoute de The Moths Are Real qui enchaîne les titres mous et peu inspirés. On n’oubliera pas de mentionner Disco Compilation, titre disco what the fuck qui n’a rien à faire ici et qui vient plomber la fin du disque. Des titres très sympas cependant, ce qui explique pourquoi on lui file la moyenne et puis elle est mimi.

Note : 6/10
Date de sortie : Janvier 2013


Pantha Du Prince & The Bell Laboratory - Elements Of Sound [Rough Trade]

Depuis le temps que Hendrik Weber titille les cloches, il fallait bien qu’il tombe dans cet exercice de style qui met cet instrument bâtard au centre de son quatrième album. Le problème, c’est que ça devient vite redondant ces cloches sonnant à tout bout de champ, on lui conseille même d’arrêter d’utiliser à outrance les sons cristallins pour privilégier ses synthés. Ne nous trompons pas, c’est dans ses longues plages jouées au clavier que Pantha Du Prince devient merveilleux et il arrive encore à toucher la grâce par moment le salaud. Par contre, il faudra attendre car les compositions sont longues à se mettre en place (et longues à se terminer). Laborieux mais pas catastrophique, heureusement que Spectral Split (ce qui représente en durée la moitié du disque à peu près) sauve les meubles.

Note : 6/10
Date de sortie : Janvier 2013


Torres - Torres [Big Cartel]

Le principal défaut de Torres est comme beaucoup de disque d’être trop long. Néanmoins, ce premier album révèle une jeune fille touchante derrière sa guitare. Ses compositions électriques, la rapproche d’une PJ Harvey, il y a ce même classicisme pour un rock épuré qui ne s’inscrit pas dans une époque bien précise de ces 30 dernières années. Torres c’est surtout la promesse de voir une artiste qui pourrait compter dans les années à venir si elle réussit à garder un niveau d’écriture aussi haut.

Note : 7/10
Date de sortie : Janvier 2013


Christopher Owens – Lysandre [Turnstile]

Après sa démission et le démantèlement logique du groupe déjà culte Girls, Christopher Owens était attendu au tournant. Heureusement, Lysandre, son premier album solo, montre qu’il n’a rien perdu de sa superbe et est toujours un des plus talentueux songwriters de sa génération. Capable de vous faire aimer une chanson reggae (genre détesté par ici…), vous faire frissonner (A Broken Heart) ou même de vous faire déhancher (Here We Go Again), Christopher Owens montre qu’il est un touche à tout à l’aise quelque soit le registre et n’hésite pas à orchestrer ses morceaux avec des instruments inattendus. Comme à son habitude, Owens raconte avec sa candeur et sa simplicité habituelle son histoire d’amour avec une Française qui porte le doux nom de Lysandre. La même mélodie revenant sous une forme ou une autre (saxophone, flûte, guitare…) devient le souvenir d’un amour impossible et perdu depuis. Dommage que la seconde partie du disque soit plus anecdotique, sa courte durée (même pas 30 minutes) laisse, malgré tout le travail apporté, un goût d’inachevé et de déception face aux deux uniques monuments érigés par Girls durant leurs courtes années d’existences.

Note : 7/10
Date de sortie : Janvier 2013

Yo La Tengo - Fade [Matador]

D’abord, chiant, vient ensuite le mot anodin, puis monotone, sympa, bon, excellent… Fade est ce qu’on appelle un grower, un disque qui se bonifie à chaque écoute mais qu’il est difficile à aborder. A l’écoute on a l’impression d’être face à un gros bloc fastidieux à égratigner afin de découvrir ce qui se cache derrière. A force d’écoutes, Yo La Tengo qui fait toujours du Yo La Tengo après quasiment 30 ans de carrière, dévoile ses premiers secrets et se révèle encore une fois comme une œuvre importante dans leur discographie impressionnante de qualité. Très homogène, chaque titre est un peu la continuité du précèdent, les 46 minutes s’enchaînent alors avec une certaine facilité même si l’on reste très décontenancé par son aspect uniforme. Ce disque crépusculaire ravira sans aucun doute les fans, de là à en gagner, on est beaucoup moins sur.

Note : 8/10
Date de sortie : Janvier 2013


Foxygen - We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic [Jagjaguwar]

C’était sensé être notre disque de la semaine 4 mais voila, on n’a pas eu le temps d’en parler, désolé… Le gros problème du disque de Foxygen est d’être très référencé mais genre très référencé, très très référencé. Mais c’est aussi une formidable synthèse de tout ce que les années 60 ont engendré de meilleurs, Une touche de pop, de psyché, une bonne dose de rock et surtout une écriture excitante qui balance 9 chansons à tiroirs qui se barrent dans tous les sens. Foxygen qui pourrait être comparé aujourd’hui à MGMT, semble bien plus prometteur pour les années à venir que ces derniers qui nous diront si ils sont une arnaque totale ou non avec leur troisième album. We Are blah blah blah… possède qui plus est suffisamment de tubes capables d’attirer un large public, alors futur Next Big Thing ? Leur profil, très indé, nous pousse à rester prudent mais on les voit bien faire une tournée dans les plus gros festivals Européens. Ce serait un minimum.

Note : 8/10
Date de sortie : Janvier 2013




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Vendredi 25 janvier : FIDLAR - FIDLAR

Ca tabasse, voilà ce que l’on retient du premier album de FIDLAR, un acronyme qui signifie «Fuck it Dog Life’s a Risk», des mots qu’ils employaient entre eux avant de faire un truc stupide ou dangereux et ces gars de L.A. ont du faire un paquet de conneries dans leurs vies. En digne album punk, les 14 chansons ne racontent rien à part leurs excès dans l’alcool, la drogue, les filles et la volonté de foutre le bordel mais franchement qu’est ce qu’on s’en fout? Ce qu’on aime chez FIDLAR c’est justement cette insouciance, ces riffs joués à toute berzingue par des branleurs finis.

Adeptes du skate, du surf et des soirées défonces, ce jeune quatuor raconte sur ce disque leurs activités quotidiennes, le manque de fric pour se procurer de la weed étant leur seule préoccupation. Par cette préoccupation de premier ordre, ils nous rappellent forcément leurs homologues de Wavves qui, avec King Of The Beach, avait réveillé l’esprit de Blink-182 sur fond de paroles connes mais de mélodies terriblement addictives. Ce qui les distingue de leurs ancêtres, c’est dans cette volonté de glisser dans le punk hardcore. Cheap Beer, titre d’ouverture bien connu ici, pose les bases. Ça gueule à tout va, c’est nerveux, y a des solos cradingues et ça va très très vite. La suite est tout simplement un calque de cet hymne où l’on a le droit à quelques grands passages punk (No Waves, Cocaine…). Le groupe essaye bien de se diversifier par moment en glissant quelque peu dans le garage rock (l’étrange ballade enjouée Gimmie Something qui rappelle Thee Oh Sees) mais retombe toujours sur cette même vielle recette, celle d’être le plus efficace et le plus turbulent en moins de 3 minutes.

Un peu comme The Spits (dont ils sont les élèves sages), leur musique n’est jamais innovante, simplement efficace. Tout dépend du seuil de tolérance de chacun pour ce genre de groupes où l’on a parfois l’impression d’écouter 14 fois le même titre. Cependant, il faut avouer que ce premier album est très encourageant, les tubes sont nombreux, les odeurs de bière et de sueur sont omniprésentes. FIDLAR est un disque de défonce, un disque fun qui nous donne envie de nous enfiler des shots en tapant furieusement du pied. C'est un album parfait pour les soirées alcoolisées et qui sera très difficile à égaler en 2013.

En écoute aujourd’hui, Cocaine, une conclusion qui cogne comme il se doit. En bonus, la chanson cachée spéciale gueule de bois enregistrée à l’arrache et beaucoup plus dispensable.


Sortie le : 22 janvier 2012
Label : Mom + Pop
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
Pinkushion
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Couci couça :
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Contre :
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Jeudi 24 janvier : Shugo Tokumaru - In Focus?

Il faut remonter deux ans en arrière quand un jour de décembre, on découvre un jour d’emplette chez le disquaire, la musique de Shugo Tokumaru. Fou amoureux de sa pop joviale et inventive, on avait usé et abusé de Port Entropy, porte d’entrée plus que conseillée pour une première fois avec ce Japonais dont les années ne semblent pas faire effet sur son visage ou son esprit. Le temps passe, mais Shugo Tokumaru semble rester cet enfant un peu extravagant, qui joue de la musique avec un enthousiasme hors du commun et une inventivité débordante.

In Focus?, son 6ème album multiplie comme d’habitude le nombre d’instruments en utilisant tout ce qui doit lui passer par la main. Ce qui pourrait ressembler à un bordel immense ne l’est pourtant jamais grâce au savoir faire de l’artiste. Il réussit à coller ses instruments dans une parfaite osmose autour des compositions créées à la guitare acoustique. Tant mieux pour nous, ça nous évite d’avoir une affreuse migraine après une écoute même quand les titres se révèlent très excités.

Au contraire, cette jolie collection de chansons pop nous donne envie de réécouter en boucle son album bien que la qualité ait baissé d’un cran en comparaison du reste de sa discographie. Chantant toujours en Japonais, l’incompréhension des textes permet d’en faire sa propre interprétation. Malheureusement, les titres nous parlent moins que par le passé, l’imagination ne fonctionne pas aussi bien, la faute peut être à des compositions moins limpides et cette désagréable impression d’être face à une coquille vide. In Focus? est encore une fois un disque très mignon, ensoleillé, aéré… Bref, il y a tout pour se sentir bien mais ça ne va pas plus loin qu’un moment agréable passé en compagnie de cet artisan pop.

Cette fois ci, Shugo Tokumaru ne nous emporte pas mais tout ça c’est bien sûr une question de ressenti. Néanmoins, difficile de ne pas voir une baisse de niveau dans l’écriture de ses compositions.  Mais bon, un Tokumaru moyen reste un bon album pop.

En écoute aujourd'hui, Tightrope, un titre apaisé et sobre où la magie opère. On y retrouve toute la poésie et la mélancolie dont il peut parfois faire preuve.


Sortie le : 22 janvier 2012
Label : Polyvinyl
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
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Couci couça :
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Contre :
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#0008 : The Crickets – The "Chirping" Crickets (1957)


The Crickets c’est avant tout l’histoire d’un homme, que dis je, d’un garçon devenu une légende le 3 février 1959 quand à 22 ans, Charles Hardin Holley alias Buddy Holly meurt dans un accident d’avion. Le rock ’n’ roll n’est qu’à ses débuts mais il connait déjà sa première tragédie, sa première étoile en pleine ascension, arrêtée nette. Durant sa courte carrière professionnelle (3 ans), Holly trouvera tout de même le temps de publier trois albums dont The "Chirping" Crickets, premier essai au long format qui marquera son époque et les générations suivantes.

Heureusement, le succès n’aura pas attendu sa mort pour frapper à sa porte. Quand The "Chirping" Crickets déboule sur les ondes, cette bande originaire du Texan et d’une moyenne d’âge de 20 ans sortira à jamais de l’anonymat avec sa formation deux guitares, basse et batterie pas si courant que ça à l’époque… Mais devenue la base de tous les groupes de rock d’aujourd’hui. Si le groupe a réussi à s’imposer facilement, c’est qu’ils ont allié les codes classiques et tendances de l’époque tout en donnant un souffle nouveau à travers ce duo de guitares.
                                            
The "Chirping" Crickets est un pur produit rock ‘n’ roll, on retrouve donc les mêmes ingrédients que chez BillHaley ou Elvis Presley qui ont permis de populariser le genre. Les guitares sont entrainantes, le rythme relevé… Bref, ça swingue et le disque a un doux parfum d’une Amérique passée et fantasmée à l’image de Happy Days ou retour vers le futur. Les chœurs omniprésents, typique de l’époque, sont quand à eux l’atout charme de l’album qui nous immerge encore un peu plus dans les années 50. Mais là où The Crickets se démarque, c’est essentiellement grâce à Buddy Holly.

Avec ses allures de premier de la classe, il lui fallait bien une voix et un jeu de guitare détonnant pour tirer son épingle du jeu. Au chant, Buddy Holly s’autorise toutes les excentricités et il n’est pas rare d’entendre des cris d’exclamations venant se placer entre deux phrases. Passant des aigus aux graves avec une aisance incroyable, pas surprenant  qu’Elvis Presley, autre grand chanteur de rock ‘n’ roll, soit un de ses plus grands admirateurs. A cela vient se rajouter ses solos, toujours brefs mais d’une remarquable efficacité quand il s’agit de dynamiter la chanson et les parties de la guitare rythmique. Inutile de préciser que l’alliance de ces deux guitares influencera directement ou indirectement tous les quatuors rock à venir.
                                                      
Tous ces éléments, font de The "Chirping" Crickets une pierre fondateur de l’histoire du rock ‘n’ roll à défaut parfois de manquer de grandes chansons. Après tant d’années, le disque a cependant perdu en force (le son est bien faible et la musique n’atteint jamais la frénésie d’un Around The Clock par exemple), mais sa brièveté (12 titres pour 25 minutes) ne laisse pas le temps de se lasser et on réécoute toujours avec beaucoup de plaisir cet album qui peut paraitre bien vain en 2013.

Après le décès de Buddy Holly, The Crickets ont continué à sortir des disques plus ou moins régulièrement avec une certaine indifférence (le dernier date de 2005). Tandis qu’à Liverpool, quatre garçons pas tout à fait dans le vent, impressionnés par le style de Charles Hardin Holley, et dont ils se sont largement inspirés, décidèrent d’appeler leur groupe en hommage à cette étoile filante. Ce sera The Beatles.


Label : Brunswick
That'll Be The Day et Last Night en écoute

Mardi 22 janvier : Toro Y Moi - Anything In Return

Lorsque la chillwave a été lancé et que Pitchfork nous a bourré le mou avec ce genre, Chazwick Bundick, 23 ans,  en été un des fers de lance. Pourtant, le jeune homme de Caroline du Sud n’avait pas vraiment excité les foules par rapport à ses compères la faute à un premier album très irrégulier. Malin, comme un singe, il avait alors lâché l’affaire en revenant avec un second album fait de vrais instruments, plus classique mais avec de vrais pépites où l’on percevait vraiment le potentiel de Toro Y Moi.

Véritable girouette, Anything in Return, son troisième album, prend encore les auditeurs à contre pied en revenant à une musique plus électronique mais bien plus fouillée, recherchée et  meilleure que par le passé. Dès Harm In Change, les ambitions sont affichées, ça claque, on retrouve beaucoup de sonorités différentes, la production de Chazwick Bundick  ainsi que le mixage montrent une réelle progression comparés à son précèdent disque qui paraissait très désuet (mais non sans charme). Chaque morceau multiplie le nombre d’instruments, Chazwick nous prend dans sa spirale et nous enivre avec cet orchestre électronique la plupart du temps festif.

Le bémol de ce disque et comme le reste de sa discographie d’ailleurs, c’est son irrégularité. Toujours par excès, Bundick  veut trop en mettre et finit par placer des brebis galeuses, c’est d’autant plus dommage que son album dure plus de 50 minutes aux termes desquels on frôle l’indigestion de synthé. C’est pourtant pas compliqué de virer 3 ou 4 chansons pour alléger l’ensemble, bordel.

On retient sur Anything in Return quelques tubes mais surtout la nouvelle étape franchie par Toro Y Moi qui, petit à petit, gravit les échelons. Anything in Return montre un artiste enfin à l’aise dans son genre et qui maitrise son disque du début à la fin malgré les baisses de régime. A ce rythme là, le prochain devrait être le bon et Chazwick Bundick  signera enfin un album à la hauteur de son talent.

En écoute aujourd'hui, Rose Quartz, le tube de ce disque, groovy, sensuel, c'est une longue montée qui trouve son apogée dans la voix haut perchée de Toro Y Moi.


Sortie le : 22 janvier 2012
Label : Carpark Records
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
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Semaine 3 : L. Pierre - The Island Come True


Si le nom de L. Pierre ne vous dis rien, Aidan Moffat, son vrai nom, vous en dira peut être un peu plus. Ce jeune quarantenaire barbu, jovial et prolifique a été pendant 10 ans un des deux membres d’Arab Strap, soit un des groupes les plus chéris par les trentenaires indie vieillissants d’aujourd’hui. (Ne rions pas, on parlera comme ça de nous avec des groupes comme Arcade Fire, Beach House ou Grizzly Bear). Après leur séparation, chacun a fait son bonhomme de chemin, d’un côté Malcolm Middleton et sa discographie directe et exemplaire et puis notre ami Moffat de l’autre. Sous  le pseudo de L. Pierre, Aidan a sorti trois albums dans la même veine que The Island Come True, à la différence qu’il n’hésitait pas à étirer en longueur ses morceaux à l’inverse de celui-ci qui se veut bien plus concis mais toujours aussi savoureux.

La principale qualité de cet album est toute simple. The Island Come True est avant tout une invitation au voyage, il faut accepter de se laisser embarquer dans cette B.O. fictive et laisser l’imaginaire prendre le dessus. Ainsi, L. Pierre nous renvoie à deux albums essentiels des années 2000. The Caretaker d’une part (8ème de notre top albums 2012) et KingCreosote & Jon Hopkins de l’autre (7ème de notre top albums 2011), tout y est encore une fois une question d’ambiance. D’entrée KAB 1340 nous transporte dans un port Ecossais, Les vagues s’abattent sur les coques des bateaux et les cloches résonnent au loin. Il faudra attendre le milieu de la chanson avant d’entendre les premières notes, elles viendront de ces violons hantés répétant en boucle la même mélodie.
Ne vous fiez pas à la pochette ou du moins pour son côté chaleureux car la musique d’Aidan Moffat sent la naphtaline, les pianos sont détraqués et les instruments passés. Jamais à la fête, l’ex Arab Strap livre un disque sombre et fantomatique. L’Ecossais semble avoir puisé ses inspirations dans les années 50, on entend ainsi, à travers les craquements et le souffle d’un vinyle fatigué, des mélodies tous droits sortis de vieux films ponctuées par des interludes intrigantes et loufoques. Tour à tour on tombe sur un jingle pub envoûtant (Now Listen!), ou une jeune fille poussant la chansonnette (Dumbum).

Bien sûr le concept aurait pu tomber à l’eau si L. Pierre n’avait pas réussi à composer ces 7 chansons toutes aussi réussies les unes que les autres. Que ce soit basé sur un piano (les très beaux Harmonic Avengers et Exits) ou d’instruments à corde, il en ressort des sentiments mêlés d’inquiétude et de tristesse.

The Island Come True n’est pas un trip nostalgique c’est la bande sonore de nos rêves, la B.O d’un film étrange qui passerait en boucle les mêmes images intrigantes et mélancoliques. Surtout, Aidan Moffat invite son auditeur à s’abandonner pour mieux laisser notre imaginaire nous contrôler. Mystérieux et beau à la fois, The Island Come True est donc un disque indispensable pour les songeurs, les étourdis et les romantiques, ceux qui passent plus souvent leur temps les yeux rivés sur les nuages que les pieds sur terre.


Label : Melodic Records
Sortie le : 14 janvier 2013
5 titres en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
Des chips et du rosé
Les chroniques de Charlu
Sound Of Violence
With Taste
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Couci couça :
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Contre :
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Vendredi 18 janvier : Mondrian - Isn't It Fun

Mondrian est un groupe Parisien qui fait de la pop garantie sans mélanges. Ici, pas de fusions des genres ou de recherche d’un concept foireux, non, Mondrian c’est avant tout trois garçons et une fille en quête de mélodies accrocheuses et rayonnantes qui raviront les oreilles de leurs auditeurs en 3 minutes chronos. Dans cette quête, ils semblent avoir trouvé très tôt un compagnon idéal, il s’appelle Twist et lui aussi, tous les jours, est en quête de la chanson parfaite, partageant ce qui y ressemble le plus sur son blog (I Left Without My Hat) depuis 2007.

Il y a un an et demi, le Twist a franchi une étape de plus en créant son propre label, animé du désir de graver dans des sillons la musique qui le fait vibrer. Après deux 45 tours franchement pas dégueulasses, c’est donc au tour de Mondrian de franchir un cap en sortant son premier album sur ce jeune label.

Isn't It Fun est au final une compilation de leurs quatre premiers EPs parus entre 2010 et 2012 qui témoignent de leur amour pour la pop. Qu’importe l’année de parution originale, ce disque montre que dès leurs débuts, Mondrian avait trouvé son style, son genre de prédilection et a maintenu ce cap durant ces trois années. Isn't It Fun qui aurait pu avoir la gueule d’un Best-of sans cohérence se révèle bel et bien un album, un vrai de vrai.

Au programme, c’est donc 14 chansons ensoleillées, avec un goût prononcé pour les mélodies bricolées à l’instar de Toy Fight dont ils sont les descendants directs. On retrouve donc pleins de petites idées ponctuant leurs chansons, des voix distordues (Rise And Fall Of A Golden Boy) au banjo (Love A Collision), de la flûte (They Don't Dance Much In Idaho) aux claviers cheaps et entraînants (More Of The Sweetest Thing).

Mondrian signe un premier album très prometteur qui partage avec certains groupes comme Born Ruffians ou Shugo Tokumaru, une certaine idée de la pop qu’on a toujours défendu ici. Isn’t It Fun, c’est une collection de chansons sucrées, sans prétentions, pleines de légèretés et de fraîcheurs qui réchaufferont votre cœur.

Le mieux reste d’aller ici pour écouter l’album dans son intégralité, pour l’apprécier comme il se doit et pourquoi pas faire des heureux en achetant le vinyle (qui a de la gueule parait il).

En écoute, A Kiss A Day, un titre où les guitares se marient avec poésie et où les sons cristallins et aériens ne cessent de s’empiler non sans poésie. C’est mignon comme tout quoi.


Sortie le : 14 janvier 2012
Label : Without My Hat Records
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
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Contre :
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Jeudi 17 janvier : Villagers - {Awayland}

Cela fait déjà trois ans que l’on a découvert le groupe Irlandais Villagers avec un premier album très réussi qui leur avait permis de se faire un nom et d’être nominé au très prestigieux Mercury Prize. Entre temps, Conor O'Brien, compositeur et parolier, à tourné à n’en plus finir, a fricoté le temps de quelques chansons avec Charlotte Gainsbourg et a eu une panne d’inspiration. Incapable d’écrire quoi que ce soit de potable, le jeune Irlandais est donc allé voir ailleurs et a profité d’être au chômage forcé pour se plonger dans l’électro de Détroit ou même de Plastikman (genre).
                                                                                        
Désireux de ne pas se répéter, Conor O'Brien tente alors d’insuffler à son folk des sonorités électroniques qui l’ont bercées depuis des mois, en vain. L’effort est louable mais le résultat s’avère trop timide et trop peu maîtrisé  L’apport des machines se limite finalement à quelques boucles simplistes et peu inspirées survenant le plus souvent à la fin du titre histoire de conclure sur un final épique. C’est d’ailleurs une des nouveautés regrettable de {Awayland}, dans cette volonté d’offrir un disque plus grandiloquent, les montées semblent systématiques, les artisans folk se transforment en une machine bien huilée qui laisse peu de place à l’étonnement. Pour un album qui se veut surprenant, c’est tout de même ballot.

Heureusement Conor O'Brien sauve le disque du désastre par une écriture de haute tenue et même quand il y a un passage à vide, chaque titre possède un refrain, un couplet ou même un pont qui vous pousse à réévaluer {Awayland}. Il y a suffisamment de moments lumineux pour apprécier ce disque sans se sentir floué par un artiste rangé par le passé dans la case "promesse".

{Awayland} manque d’audace, d’ingéniosité, de finesse mais Conor O'Brien confirme étrangement son talent de songwriter par le simple fait qu’il est encore capable de nous transporter le temps de quelques titres.

En écoute aujourd’hui, Nothing Arrived, un pur produit FM qui pourrait bien voir Conor O’Brien cartonner dans les charts.


Sortie le : 14 janvier 2013
Label : Domino
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
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Couci couça :
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#0007 : Frank Sinatra – Songs For Swingin' Lovers (1956)


1 an plus tôt, on avait laissé Frank Sinatra en pleine dépression mais auréolé d’un succès avec son magnifique album In The Wee Small Hours, un disque de rupture aux paroles poignantes et aux arrangements soignés, concoctés par Nelson Riddle. Suite à ce triomphe critique et public, s’arrêter là aurait été ballot, c’est donc en toute logique que le duo Riddle/Sinatra revient avec Songs For Swingin’ Lovers.
                                          
Dès la première écoute, on est frappé par le ton radicalement différent de l’album, il n’y a qu’à s’attarder sur la pochette beaucoup plus lumineuse pour comprendre. Fini le Sinatra pensif, le deuil de sa relation passée étant fait, c’est souriant face à ce jeune couple amoureux qu’on le retrouve. Là où In The Wee Small Hours évoquait un sentiment de détresse dans une ambiance nocturne, Songs For Swingin’ Lovers nous donne envie de gambader dans les parcs sous un grand soleil (oui c’est pas la saison) et de chanter à l’unisson avec les oiseaux. Enfin apaisé, on découvre donc un artiste sous un nouveau jour, capable de nous accompagner aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments.

Biens sûr, il est difficile de retrouver la même intensité que sur son précédent disque mais l’orchestration incroyable de Nelson Riddle nous permet une fois de plus de tutoyer les cieux. L’album est porté sur toute la durée par les cuivres et les instruments à corde qui nous font l’effet d’une bourrasque pleine de fraicheur. Derrière cette armada c’est surtout les nuances qui font mouches. Entre deux tourbillons, une mélodie de piano légère et délicate ou une flûte rieuse viennent ponctuer les chansons donnant aux titres une saveur différente et particulière. La voix était l’élément primordial d’In The Wee Small Hours, ici, l’orchestration prend ses aises et permet aux grands musiciens qui l’accompagnent de s’exprimer plus librement le temps d’un pont où Sinatra se met alors volontairement en retrait.

Ne l’oublions pas d’ailleurs car Frank Sinatra tient toujours une place de choix et nous montre encore une fois sa grandeur avec une interprétation impeccable de ces chansons populaires des années 30 et 40. Crooner au timbre charmeur et élégant, son chant accompagne chaque composition avec un entrain, un rythme et surtout une classe indéniable.

Sans être festif (faut pas déconner), la joie de vivre qui traverse le disque se ressent à chaque instant et nous permet de respirer un grand coup après le déprimant (mais magnifique) In The Wee Small Hours. Entre jazz et pop, Frank Sinatra signe une nouvelle fois un grand disque, le deuxième à la suite et rencontrera un vif succès (encore) notamment en Angleterre où il placera pour la première fois un de ses albums en tête des charts.


Label : Capitol
Du même artiste : #0001 : Frank Sinatra – In The Wee Small Hours (1955)
You Make Me Feel So Young et You're Getting To Be A Habit With Me.

Mardi 15 janvier : A$AP Rocky - LONG.LIVE.A$AP

Après une première mixtape remarquée en 2011, il était temps pour Rakim Mayers de sortir un premier album attendu par beaucoup. Bien que l’on n’avait pas était complètement conquis sur la durée par Live.Love.A$AP, il fallait reconnaître chez le jeune homme de 24 ans un talent pour nouer inspirations rap et électro, le tout porté par un flow léthargique et une ambiance caverneuse. En somme, Live.Love.A$AP était la mixtape de fumette par excellence.

Un contrat à 3 millions de dollars plus tard, A$AP Rocky est de retour avec LONG.LIVE.A$AP et pour ses premiers pas, le rappeur originaire d’Harlem a décidé de mettre les petits plats dans les grands en invitant une pléthore d’invités. De Santigold à Drake en passant par KendrickLamar, les guest sont de premier choix, A$AP étant bien décidé à nous en mettre plein la vue. Il en va de même du côté des producteurs, c’est toute une armée qui est derrière lui avec la ferme intention de livrer les meilleures chansons possibles (y a même Skrillex en collaboration avec Birdy Nam Nam, voyez le bordel…). Étonnement  l’ensemble tient bien la route, ce qui aurait pu être un disque sans queue ni tête au vu des multiples invités est finalement dans le même esprit que son aîné, l’esprit embué en moins.

Si l’album souffre là aussi de coup de mou (Hell pourtant produit par le talentueux Clams Casino mais plombé par le featuring horrible de Santigold, Pain, qui atteint des sommets d’ennuis), on retrouve comme sur sa mixtape  des morceaux terriblement grisants à commencer par les morceaux produits par Hit Boy : l’old school 1train et ses 7 MCs qui enchaînent à tour de rôle et Goldie, premier single clinquant qui résume toute sa carrière en 3 minutes avec une ambition revue à la hausse.

Une fois l’écoute terminée, il est cependant dommage de remarquer qu’A$AP Rocky ne parvient pas à surpasser sa mixtape malgré toute la motivation (et l’argent) du monde. Hormis les quelques chansons galeuses, ce qu’il gagne en efficacité, il le perd dans l’ambiance générale qui se révèle beaucoup moins fascinante que par le passé. LONG.LIVE.A$AP reste un album au dessus des productions actuelles mais est plutôt décevant pour ce qui se voulait être un évènement.

En écoute aujourd’hui, Phoenix, qui voit le retour de Danger Mouse à la production d’un morceau rap ce qui n’était pas arrivé depuis un bail. Dommage quand on écoute le résultat qui est de toute beauté.


Sortie le : 15 janvier 2012
Label : RCA / Sony Music
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

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Lundi 14 janvier : Aline - Regarde le ciel

Après Lescop, c’est au tour d’Aline de nous proposer leur version de la pop Française des années 10 et les Marseillais démarrent en fanfare avec l’ouverture instrumentale Les copains qui donne le ton. Les guitares sont claires et rêveuses un peu à l’image de Romain Guerret, parolier et leader d’Aline, qui, la tête dans les étoiles, nous décoche des textes innocents auxquels on a parfois du mal à adhérer. La suite est dans la lignée de cette introduction, on décèle sans difficulté  leurs inspirations puisées dans les années 80 de chaque côté de La Manche. Regarde le ciel a le mérite d’être un vrai album pop, les textes sont candides et les mélodies accrocheuses. Pendant 40 minutes, les ex Young Michelin enchaînent les chansons entêtantes avec une facilité qu’on n’avait pas vu chez un groupe Français depuis Petit Fantôme.

Pourtant, on regrette à contrario de leur tube je bois et puis je danse que les autres chansons ne brouillent pas plus les pistes, qu’elles ne soient pas plus complexes. La naïveté de leur musique finit par lasser, il manque au groupe ce petit plus qui leur permettrait de perdurer dans le temps. Une fois l’écoute terminée, sympa est le premier mot venant à l’esprit, il n’y a donc pas de quoi s’extasier devant ce groupe qui a cependant un don pour les mélodies directes et efficaces.

Il y a un potentiel indéniable dans ce premier album, mais quelques bémols viennent plomber un enthousiasme qui aurait pu être plus grand. Entre frustration (Il faut partir qui aurait pu aller beaucoup plus loin) et lassitude (les trois derniers titres plombent un peu le disque), on ressent parfois dans Regarde le ciel un goût d’inachevé.

Ce disque est donc avant tout une jolie promesse pour l’avenir, on décèle chez eux un songwriting éclairé et à part dans le paysage de la pop Française actuelle. Aline gagnerait à diversifier ses influences plutôt que de se focaliser sur les années 80, ce qui leur fait cruellement défaut pour le moment. S’il y a bien une chose sur laquelle on est d’accord avec les critiques, c’est qu’Aline est actuellement un des groupes les plus doués de l’hexagone, sur la scène internationale par contre, il y a de la marge.


En écoute aujourd’hui, Elle et moi, le second bijou du disque qui lorgne du côté des Smiths, sur lequel Morrissey n’aurait certainement pas craché.


Sortie le : 7 janvier 2013
Label : Idol
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

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