Jeudi 9 mai : Savages - Silence Yourself


En étant infidèle à Johnny Hostile, Jehnny Beth ne pouvait faire meilleur choix de carrière. Si John & Jehn est un projet certes honorable, Jehnny de son vrai nom Camille Berthomier va finalement connaitre la reconnaissance internationale avec le girl band Savages.

On est d’ailleurs quelque peu étonné tant leur post-punk est des plus classiques. Entre Joy Division et Siouxsie And The Banshees, Savages ne bouleverse pas les codes et se contente d’appliquer une recette bien connue. Cependant, il faut reconnaître dans ce premier disque une hargne, une rage et une noirceur qui fait plaisir à entendre surtout de la part d’un groupe Anglais.  On décrie souvent l’Angleterre qui depuis plusieurs années se traîne derrière les Etats Unis avec des groupes offrant une musique policée et fade où chacun n’est que la pâle copie de son voisin. Dans ce paysage musical morne, Savages, à défaut de révolutionner quoique ce soit, est une alternative rafraîchissante qui réussit enfin à concilier la reconnaissance du public, de la critique et a un tant soi peu d’exigence artistique.

Hormis la cause défendue ici, Silence Yourself, est une belle démonstration de la part de ces quatre filles qui en ont dans le paquet. Si l’on n’est pas béat d’admiration face aux compositions de Savages, on apprécie dans sa globalité le ton du disque nerveux de bout en bout en particulier dans la seconde partie. A un Shut Up près les 6 premiers titres n’ont rien d’éclatants. Les choses deviennent vraiment sérieuses avec She Will où la guitare se fait des plus saignantes et la voix de Jehnny Beth toujours plus révoltée. Mais c’est bien le trio final qui risque de mettre tout le monde d’accord avec un Hit Me chaotique que même Jeffrey Lee Pierce n’aurait pas osé sortir, Husbands, le tube incontestable joué à toute berzingue, tendu du début à la fin. Enfin, Marshal Dear est une pause nocturne bienvenue où piano et saxophone pleins d’élégances viennent fermer de la plus belle manière ce premier chapitre.

On doute que Savages va être le sauveur de l’Angleterre mais il a le mérite d’avoir une démarche artistique honnête qui ne court pas après l’envie de jouer dans les stades à coup de morceaux pompiers et gerbant. Rien que pour cela, le groupe mérite qu’on s’attarde sur ce disque au réel parti pris.


Sortie le : 6 mai 2013
Label : Matador
Un titre en écoute dans le lecteur à droite
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Couci couça :
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Contre :
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