Top albums 2013 : 30ème - 11ème


Avant la dernière ligne droite (qui devrait être publié vendredi ou samedi et dimanche), on continue avec la suite du top albums 2013 où l’on se rend compte que l’année aura été riche et diversifiée mais surtout que Panda Panda se radicalise. A côté des plaisirs pop faciles, on retrouve là encore des albums beaucoup moins accessibles à l’image de Pharmakon ou Colin Stetson. Là encore, le panel des genres est large. Avec le temps, on finit par prendre du plaisir à écouter des mecs s’égosiller et dans des disques où l’intérêt est ailleurs que dans les mélodies. On espère que toi, lecteur, tu trouveras toi aussi du plaisir à écouter cette playlist et que tu trouveras peut être un album, que tu ne croyais pas t’être destiné, un genre qui t’avais rebuté jusque là mais qui finalement attisera ta curiosité grâce à un de ces disques. Car il n’y a rien de plus beau que d’élargir son horizon musical.

Top albums 2013 : 30ème - 11ème
Top albums 2013 : 10ème - 1er


30. Iceage - You're Nothing


Récemment Iggy Pop déclarait qu’Iceage était le seul groupe punk réellement dangereux. C’est pas faux. Après la reconnaissance survenue avec leur premier album il y a deux ans, les Danois continue dans la même lignée avec ce disque violent, puissant et forcément réjouissant! You’re Nothing n’est pas pour les âmes sensibles ça tabasse tout du long, les riffs pleuvent au milieu du bordel ambiant (ce batteur a clairement une dent contre ses cymbales) mais ils possèdent tout de même de réelles mélodies de quoi faire pâlir n’importe quel groupe. Plus que du punk dangereux c’est peut être même l’avenir du punk qui est là, ces gars là ont en tout cas ont tout compris avec le nihiliste You’re Nothing. A consommer avec modération tout de même, la migraine guette.
                                               
Label : Matador


29. FIDLAR - FIDLAR


Ca tabasse, voilà ce que l’on retient du premier album de FIDLAR, un acronyme qui signifie «Fuck it Dog Life’s a Risk». En digne album punk, ces branleurs finis se contentent de jouer des riffs à toute berzingue. Les tubes sont nombreux, les odeurs de bières et de sueurs sont omniprésentes. FIDLAR est un disque fun qui nous donne envie de nous enfiler des shots en tapant furieusement du pied. Entre The Hives et Wavves, on a trouvé les nouveaux et affreux rejetons de la scène pop/punk.

Label : Mom + Pop


28. Jessica 93 - Who Cares


On ne peut pas dire qu’on l’avait vu venir ce mec venu de Bondy mais son album s’avère être un gros électro choc dans le paysage musical Français. Armé de quelques pédales Geoffroy Laporte déballe 6 titres shoegaze glacials d’une grande noirceur mais terriblement obsédants. Jamais on n’avait entendu un album comme celui-ci en France. Ne tombant jamais dans la facilité, Jessica 93 nous hypnose avec ses boucles répétées sur de longues minutes, la guitare est agressive, la rythmique implacable et la voix sort tout droit d’outre tombe. On saluera la prise de risque et l’originalité qui lui aura donné le droit d’avoir un peu partout des critiques élogieuses et méritées.

Label : Teenage Menopause Records / Music Fear Satan


27. Pharmakon - Abandon


La pochette cracra d’Abandon est un avertissement. Pharmakon vous préviens où vous mettez les pieds en vous lançant corps et âmes dans un des disques les plus dérangeants qu’on a pu écouter cette année. Derrière ce joli visage, Margaret Chardiet cache une folie qu’elle exprime sur disque et sur scène. Dès les premières secondes, un cri atroce surgit et nous souhaite la bienvenue dans ce monde bruitiste et inquiétant. Sorte de cauchemar éveillé, Abandon est un ovni troublant, un plaisir masochiste qui, malgré son extrême rudesse, envoute.
                                                                   
Label : Sacred Bones Records    


26. James Holden - The Inheritors


7 ans après The Idiots Are Winning, James Holden revient avec un second album déroutant, intransigeant mais terriblement humain. Composé essentiellement à partir d’instruments analogiques, ce pilier de la scène électro nous offre une œuvre où un aspect tribal prédomine. C’est aussi une œuvre déroutante car The Inheritors est avant tout sauvage voire indomptable. Les rythmiques aux sonorités très brutes peuvent paraitre bordéliques, il en va de même pour les mélodies qui nous échappent parfois. C’est justement en cela que réside toute la beauté de cet album, dans ce chemin labyrinthique et obscur que l’on parcourt durant 1 heure 15. The Inheritors est insaisissable mais nous fascine par son ambiance unique et originale.
                                    
Label : Border Community


25. Colin Stetson - New History Warfare Vol. 3: To See More Light


Il fallait bien un jour ou l’autre se mettre aux disques de Colin Stetson lorsqu’on voit que chaque sortie est accompagnée d’un concert de louanges. Pourtant on avait un peu peur d’écouter un disque basé sur du saxophone basse, soit un gros saxo qui fait des sons très graves. New History Warfare Vol. 3: To See More Light, troisième volet qui vient clore une trilogie est donc une très belle surprise. On est même devant un coup de maitre lorsqu’on se rend compte que tout ce qu’on entend est produit à partir de trois saxophones et de voix dont celle de Justin Vernon (Bon Iver). Bien que le résultat puisse paraitre répétitif sur la longueur, les voix permettent à ses compositions de souffler et de prendre une autre dimension. Les chansons s’avèrent alors d’une grande richesse, à la fois belles et graves. On finit par rentrer avec aisance dans un univers mystique qui n’est pas sans rappeler étrangement celui de Radiohead.

Label : Constellation Records


24. Foxygen - We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic


Le gros problème du disque de Foxygen est d’être très référencé mais genre très très référencé. Mais c’est aussi une formidable synthèse de tout ce que les années 60 ont engendré de meilleurs, Une touche de pop, de psyché, une bonne dose de rock et surtout une écriture excitante qui balance 9 chansons à tiroirs qui se barrent dans tous les sens.
                          
Label : Jagjaguwar


23. The Flaming Lips - The Terror


Après toutes ces années, les Flaming Lips continuent de fasciner malgré le manque d’évidence de leur musique. The Terror est d’ailleurs un disque tortueux et nébuleux, un disque presque expérimental qui ne se laisse pas apprivoiser facilement. Pourtant, il faut donner une chance à ce disque chaotique, prendre le temps et de constater que ce disque est riche. Riche car on a rarement entendu un disque comme celui-ci avec des sons sortis d’on ne sait où. Riche car les compositions sont loin d’être anodines. Bien qu’elles jouent sur la répétitivité dans le but de mieux nous hypnotiser, elles se font tour à tour poignantes (Be Free, A Way) ou inquiétantes (You Are Alone). Une chose est sûre, The Terror est un trip psychédélique différent de ce qu’on peut écouter aujourd’hui.

Label : Warner Bros

22. Ducktails - The Flower Lane


Echappé de Real Estate, Matthew Mondanile a mis dans The Flower Lane tout son amour pour la pop des années 80. Plus qu’un hommage à ses modèles, Il rend hommage à une époque où l’on privilégiait le mariage des guitares, des mélodies émouvantes, nostalgiques et estivales. Il confirme en tout cas ce talent pour écrire de jolies mélodies pop qui font mouche à chaque fois. Il n’y a pas grand-chose à jeter même si les compositions se révèlent un ton en dessous des grands dieux suprêmes que sont Real Estate. Avec The Flower Lane, il démontre surtout qu’il faut compter sur son projet solo et qu’il est lui aussi capable de sortir de (très) bons disques.

Label : Domino


21. Force Of Nature - Expansions


En début d’année, Force Of Nature nous a offert (enfin offert…) un joli prélude de l’été à venir.  Dès l’introduction le groupe apaise à travers des bruits ambiants nous rappelant la meilleure saison de l’année. Une fois l’auditeur bien installé le duo balance des titres électro / disco qui trouvent le juste équilibre entre rythmes dansants et climax chaleureux et apaisant. A l’image de la pochette on ressort de ce mix revigoré et relaxé.

Label : Endless Flight


20. Beyoncé - Beyoncé


En 2008, un mal terrible à rongé la pop mainstream, c’est l’avènement de Lady Gaga et de ce qu’elle a engrangé. Depuis le succès phénoménal de The Fame, toutes stars de la musique se sont mis à la pop euro dance basée sur des claviers dégueulasses où David Guetta (notre gloire nationale hum…) trouvera d’ailleurs une place de choix. En 2013, Gaga nous bassine toute l’année en teasant son album qui fera un gros flop dans les charts tandis que les succès de Miley Cyrus et Robin Thicke nous laisse espérer la fin de l’euro dance qui a pourri nos radios ces dernières années.
En fin d’année Beyoncé enfonce le clou. Sans aucune promotion, elle cartonne avec la sortie de son cinquième album studio. Elle, qui durant ces 5 années, n’a jamais cédé aux sirènes des synthés à outrance et qui a préféré garder une ligne artistique irréprochable. En cela, son album éponyme est peut être la consécration de sa carrière car il réunit tous les éléments qui font son succès. Sur un total de plus d’une heure, Beyoncé allie R’n’B, soul, pop et rap et nous offre un disque élégant aidé par une production de Timbaland décidément très en forme cette année et un certain Jordy Asher aka Boots que l’on devrait en toute logique retrouver dans de nombreux crédits d’albums dans les années à venir.

Label : Parkwood / Columbia


19. Touché Amoré - Is Survived By


On n’est pas toujours sensible aux groupes de hardcore sur ce site mais quand certains y arrivent on est rarement déçu. C’est le cas de ces Américains qui malgré les cris et toute la cacophonie ambiante nous a touché. Is Survived By est une œuvre profondément mélancolique qui se traduit par l’urgence et le chant désespéré de Jeremy Bolm. Il suffit d’écouter un titre tel que Praise / Love où le chanteur est seulement accompagné d’une guitare claire pour comprendre qu’au-delà des grosses guitares et de la violence incessante se cache une beauté désarmante.

Label : Deathwish Inc.


18. Portugal. The Man - Evil Friends


Chaque année, Panda Panda trouve son disque de pop lisse, dans lequel rien ne dépasse mais dont on ne peut pas me détacher. Cette année, c’est Portugal. The Man qui le signe avec leur 7ème album studio en 8 années d'existence. Pour apprécier Evil Friends il faudra toutefois avoir une certaine dose d'indulgence face à ce disque dont les chansons semblent idéales pour accompagner en musique toutes les pubs télés à venir pendant 1 an. Aidé par Danger Mouse à la production, les chansons ne cessent de changer de directions. 12 compositions à tiroirs qui évoquent autant MGMT que la grandiloquence des Beatles lorsque les chœurs et les cuivres s'invitent à la fête. Aussi addictif dans ses couplets que ses refrains, Evil Friends est l'album idéal d’un été sans fin.

Label : Atlantic
                                                             
        
17. Charli XCX - True Romance


Fringuée comme une gothique sortie tout droit du film Breakfast Club, on a très vite fait d’assimiler Charli XCX à la Madonne et cette comparaison est loin d’être déconnante. Avec ses chansons blindées de synthés et de refrains fédérateurs, on voit dans True Romance l’héritière la plus crédible de la reine de la pop. Pas tout à fait commerciale mais pas indé non plus, l’hybride Charli XCX aura en tout cas été la belle surprise de cette année, elle qui nous avait jamais convaincu avant la sortie de ce premier album. Parce que True Romance c’est surtout 13 tubes qui vous colleront aux oreilles.

Label : IAMSOUND


16. L. Pierre - The Island Come True


Ne vous fiez pas à la pochette ou du moins pour son côté chaleureux car la musique d’Aidan Moffat sent la naphtaline, les pianos sont détraqués et les instruments passés. Jamais à la fête, l’ex Arab Strap livre un disque sombre et fantomatique. Mais The Island Come True est surtout une invitation au voyage, c’est la bande sonore de nos rêves, la B.O d’un film étrange qui passerait en boucle les mêmes images intrigantes et mélancoliques. Aidan Moffat invite son auditeur à s’abandonner pour mieux laisser notre imaginaire nous contrôler. Mystérieux et beau à la fois, on tient là un disque indispensable pour les songeurs, les étourdis et les romantiques, ceux qui passent plus souvent leur temps les yeux rivés sur les nuages que les pieds sur terre.

Label : Melodic


15. Cults - Static


Après l’excellent Cults, on retrouve sur ce second album leur goût pour la pop 60’s, les tubes de la Motown et les mélodies sucrées mais le tableau s’est assombrie. Plus rugueux et inquiétant que par le passé les amoureux alourdissent leur son comme sur I Can Hardly Make You Mine et Keep Your Head Up qui font parler les guitares. Mais ce qui nous réjouit le plus c’est que Static se fait plus riche et plus diversifié que son prédécesseur paraissant pour le coup beaucoup moins plan-plan. Cults fait bien plus que confirmer les espoirs qu’on avait mis en eux et prouve qu’il est bien plus qu’un groupe d’un album.
                                                                                                                                                                    Label : Columbia


14. Forest Swords - Engravings


Entre le trip hop et du dub, Engravings s’avère être une expérience envoûtante où l’on se laisse guider par cette musique sombre et parfois chamanique. L’artiste fait preuve d’une grande inventivité quand il s’agit d’inclure des sons originaux ou en tout cas donne l’impression. Est-ce du sitar sur l’oriental Ljoss? A-t-il utilisé des samples de chant grégorien sur Gathering? On n’en sait rien mais le résultat est fascinant. Ce qui aurait pu être seulement un disque de producteur, une expérience sonore, Matthew Barnes la transcende en proposant des mélodies imparables qui donnent envie de nous replonger encore et encore dans son univers singulier.

Label : Tri Angle


13. La Femme - Psycho Tropical Berlin


Dès Antitaxi, on rentre dans le monde de La Femme, c’est un bordel qui célèbre l’apocalypse avec psychotropes à gogo. Les synthés froids tranchent avec la folie ambiante qui survole chaque composition. Au-delà des chansons, excitantes pour la plupart, la force du groupe réside dans l’étrange atmosphère qui habite le disque. Bien que l’album soit nerveux, l’ambiance inquiétante voire effrayante est omniprésente. Tout part en vrille sur Psycho Tropical Berlin mais La Femme, qui ne tourne pas rond, s’en fout. Pleine d’insouciance, elle s’en amuse, se défoule sur cette farce macabre, cette représentation hallucinée d’un cirque glauque et malsain. Psycho Tropical Berlin donne enfin l’impression qu’il se passe quelque chose en France, qu’une autre voie est possible. C’est un réel coup de pied au cul dans le paysage musical Français et on en est les premiers étonnés.

Label : Barclay / Universal


12. DJ Koze - Amygdala


S’il y a un album qu’il ne faudra pas oublier sur la plage c’est celui-ci. Amygdala et sa pochette loufoque est une épopée grisante, ensoleillée et dansante. Accompagné tout du long par un beat percutant et des basses rondes et cotonneuses, on dérive à ses côtés pour mieux s’oublier. A mi chemin entre la mélancolie et la béatitude, DJ Koze déploie un univers magnifique et chaleureux. Mieux, Amygdala est un disque grand public à deux facettes. La première est le versant électro-pop de l’artiste représenté par de nombreux artistes comme Caribou, Matthew Dear, ou encore Apparat nous offrant, le plus souvent, le meilleur d’eux même. Une fois seul aux manettes, Dj Koze nous invite à quitter le jour pour entrer dans le monde de la nuit. Plus House, ses interventions solos permettent au DJ de livrer une électro plus frontale de quoi affronter le dancefloor. Encore une fois Pampa Records frappe très fort avec ce disque pour tous.

Label : Pampa Records                                                                                                            


11. Deafheaven - Sunbather


La recette magique de l’année on la doit à Deafheaven qui a réussi le pari fou de faire cohabiter métal et Post-Rock. Si le genre premier ne nous a jamais réussis, la formule de Deafheaven prend. Malgré la violence de l’ensemble, peu à peu, la beauté s’installe et donne au disque une tonalité mélancolique pas forcément évidente au premier abord. Au-delà de cet aspect il y a dans Sunbather une réelle urgence, un désespoir qui se dégage de leurs compositions rendant ce disque vraiment particulier. Jamais la brutalité n’aura été aussi émouvante.

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